«Africa», le nouveau souffle de Sofia Mestari: clip avec DJ Van et projets au Maroc

Sofia Mestari, chanteuse-compositrice. (A.Ettahiry/Le360)

Le 08/12/2025 à 12h00

VidéoAprès 25 ans de carrière internationale, la chanteuse-compositrice franco-marocaine Sofia Mestari se confie à notre média à l’occasion de la sortie de son nouveau single «Africa», un hommage lumineux au continent, enregistré entre la Côte d’Ivoire et Marrakech. Premier concert au Maroc en préparation, projets artistiques et engagement social: l’artiste revient sur les coulisses de cette nouvelle étape et sur la manière dont sa musique se veut aussi porteuse de sens.

Sofia Mestari est une artiste franco-marocaine reconnue pour sa voix et son talent de compositrice. Après une carrière internationale marquée par sa participation à l’Eurovision 2000 et ses collaborations avec de grands noms de la musique, elle revient aujourd’hui au Maroc avec un projet qui lui tient à cœur: son single Africa. Enregistré en Côte d’Ivoire et à Marrakech avec DJ Van, ce titre mêle darija et anglais pour célébrer le continent africain et sa jeunesse talentueuse. Engagée socialement, Sofia Mestari s’apprête également à donner son premier concert au Maroc, où elle partagera sa sensibilité et ses valeurs à travers sa musique.

Le360: Votre single «Africa», tourné en Côte d’Ivoire, a-t-il été conçu spécialement pour la Coupe d’Afrique des Nations qui démarre bientôt au Maroc ?

Sofia Mestari: La Côte d’Ivoire est un pays très cher à mon cœur. J’y ai vécu un an et je suis tombée amoureuse de sa chaleur, de l’hospitalité de ses habitants, de son art et de la jeunesse talentueuse. J’y étais d’ailleurs pendant la CAN, et c’est là que j’ai enregistré «Africa», en collaboration avec DJ Van, avec qui j’avais déjà eu le plaisir de travailler.

«Il n’y a absolument rien d’opportuniste dans cette démarche, mais plutôt un timing que je qualifierais de divin.»

—  Sofia Mestari, chanteuse compositrice

Pour moi, c’est un humble hommage à notre continent. La chanson a été enregistrée à Abidjan, dans le studio d’Assalfo, et à Marrakech, dans celui de DJ Van.

J’ai choisi de chanter en darija, ma langue maternelle, et en anglais pour les refrains, afin d’offrir une dimension fédératrice. Il n’y a absolument rien d’opportuniste dans cette démarche, mais plutôt un timing que je qualifierais de divin.

Ce n’est pas votre première collaboration avec DJ Van. Pourquoi ce choix?

Son talent et son expertise rendaient ce choix évident. DJ Van a cette capacité unique à explorer et fusionner différentes sonorités. Il a su mettre en valeur notre folklore marocain dans de nombreux titres, et il a été précurseur du son house au Maroc. Il a accompagné et révélé plusieurs artistes, dont Manal Benchlikha, Saad Lamjarred, Muslim, H Kayne… La liste est longue.

Travailler avec lui est un vrai plaisir: sa maîtrise et sa justesse sont remarquables. J’ai eu l’honneur de collaborer avec de grands noms en France et ailleurs, et je peux dire que DJ Van et Beethoven se distinguent par leur niveau, leur rigueur et leur sens du détail.

Vous avez 25 ans de carrière internationale, avec Universal et l’Eurovision 2000. Pourquoi revenir au Maroc maintenant?

J’ai eu une première vie artistique, surtout en France, où j’ai travaillé avec Universal Music, assuré des premières parties d’Eros Ramazzotti, Florent Pagny ou Julien Clerc, et rencontré des artistes emblématiques comme Johnny Hallyday ou Charles Aznavour. J’ai aussi été très impliquée dans le social, notamment avec l’association Rêve et Fight Aids de la Princesse de Monaco.

Après un passage aux États-Unis, j’ai vécu un an en Côte d’Ivoire, où j’ai pu soutenir l’association Children of Africa, contribuant à l’achat de 12.000 kits scolaires pour les enfants grâce au soutien de l’Ambassade du Maroc et d’entreprises marocaines.

Tout ce parcours m’a conduite aujourd’hui à revenir au Maroc, m’installer à Marrakech et partager ma sensibilité musicale et les thématiques qui me touchent.

Votre engagement social ne risque-t-il pas de nuire à votre carrière?

Je n’ai jamais ressenti de problème d’identité. Je sais qui je suis, d’où je viens et où je veux aller, en acceptant ce que le destin me réserve. Mon engagement social fait partie de moi, et si cela me vaut moins de reconnaissance médiatique, cela ne me dérange pas. Ce qui compte, c’est de contribuer positivement.

Vous préparez votre premier concert au Maroc après le Ramadan. Quelques indiscrétions?

Ce concert se veut avant tout un moment de partage: j’y interpréterai plusieurs de mes chansons et j’y inviterai aussi des amis artistes. J’ai notamment collaboré avec Sanâa Kadmiri sur «Fatma», un titre dédié à l’association Baraka Angeles, qui évoque la condition des enfants dans les montagnes. Tout ce qui me rapproche de mon pays est, pour moi, essentiel.

Une collaboration avec le chanteur Ahmed Soultan est-elle prévue?

Oui, nous avons travaillé ensemble en studio et il y a de très belles choses à venir.

Par Qods Chabâa et Abderrahim Ettahiry
Le 08/12/2025 à 12h00