Le jeu n’en vaut pas la chandelle

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ChroniqueL’enjeu de ce match était d’autant plus grand que le jeune âge de ces joueurs, à peine seize ans, représentait l’espoir que la jeune génération saurait symboliser le renouveau d’une histoire passablement écornée entre les deux pays voisins, déjouant ainsi les discours belliqueux d’une junte grabataire.

Le 11/09/2022 à 13h30

Qu’on soit amateur de football ou pas, les images de scènes de violences qui ont succédé à la victoire algérienne sur le Maroc du match de la coupe arabe U17 nous ont littéralement scotchés sur place.

Comme chaque match qui oppose le Maroc à l’Algérie, celui-ci ne dérogeait pas à la règle et était particulièrement attendu. Car sur fond de tensions politiques persistantes entre les deux pays, que tout aujourd’hui semble séparer, le sport demeurait encore le dernier bastion d’une communication précaire entre deux peuples.

Certes, les enjeux étaient grands, chaque victoire étant susceptible d’être instrumentalisée politiquement, chaque défaite étant vécue comme un revers diplomatique mais, et c’est là la beauté du sport, cet ego mal placé aurait pu être mis hors-jeu grâce au comportement fair-play des joueurs, comme ce fut le cas lors de précédentes rencontres. Deux adversaires qui se saluent avec respect à la fin d’un match et ce sont deux nations qui communient, il n’en faut parfois pas plus.

L’enjeu était d’autant plus grand que le jeune âge de ces joueurs, à peine seize ans, représentait l’espoir que la jeune génération saurait faire la part des choses, faire preuve de discernement et symboliser le renouveau d’une histoire passablement écornée entre les deux pays voisins, déjouant ainsi les discours belliqueux d’une junte grabataire.

Mais ces scènes d’une violence inouïe et d’une brutalité extrême dont ont été victimes les jeunes joueurs marocains nous ont ramené à la dure réalité. En temps normal, pour peu qu’une rixe survienne sur un terrain, les équipiers tentent de calmer le jeu en séparant les joueurs aux esprits surchauffés. Les services de sécurité sont là, aux abords du stade, pour éviter tout débordement du public sur la pelouse. Mais jeudi dernier, c’est à une bagarre en règle que nous avons assisté. Comment ne pas voir dans ce déchaînement une rage et une haine qui ne tentent même plus d’être contenues, et surtout, le résultat d’une propagande anti-marocaine qui commence dès le plus jeune âge?

En attendant des jours meilleurs, car oui, nous gardons espoir, le Maroc devra y réfléchir à deux fois avant d’envoyer ses sportifs disputer une compétition en Algérie. Et les failles sécuritaires devraient porter d’autres pays à exiger de sérieuses garanties avant d’autoriser leurs équipes à faire le déplacement en Algérie.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 11/09/2022 à 13h30