Hadi l’Bidaya, mazal, mazal!

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ChroniqueAu-delà de la magie de la victoire, il n’y a pas de magie dans le processus qui a permis d’y parvenir. C’est le fruit d’un travail acharné, effectué en un temps record, de la valorisation de nos talents, de la confiance et de l’amour insufflés à une jeunesse marocaine qui en avait besoin.

Le 11/12/2022 à 12h46

Historique, incroyable, fou, magique… Les adjectifs ne sont pas assez puissants pour décrire cette victoire marocaine de plus en cette Coupe du monde qatarie. Les mots manquent pour qualifier les sentiments ressentis par tout un peuple à travers le monde. Un cocktail de fierté, d’orgueil, d’enthousiasme, de bonheur, de joie pure, de stupeur… Tout ça mis dans le même shaker. Il y a de quoi vous faire tourner la tête et vous griser jusqu’à l’euphorie.

Outre la victoire symbolique du Sud sur le Nord, de l’Afrique sur l’Europe, du monde arabe sur le monde occidental, qu’incarnent les exploits marocains à la Coupe du monde, la présence des Lions au dernier carré du Mondial réhabilite surtout l’image de l’arabo-musulman dans des sociétés où celui-ci subit un dénigrement qui dure depuis des siècles. Il est désormais fini le temps où pouvait seulement s’enorgueillir des exploits et des conquêtes de nos aïeux, les pages d’aujourd’hui et de demain s’écrivent aujourd’hui par des Marocains et ouvrent toutes grandes les portes de l’espoir et du succès aux Africains et aux Arabes.

Cette victoire que nous méritons, est, comme l’a si bien souligné à maintes reprises le coach Walid Regragui, le résultat d’un travail bien fait et de la valorisation de nos compétences. Car au-delà de la magie de la victoire, il n’y a pas de magie dans le processus qui a permis d’y parvenir. C’est le fruit d’un travail acharné, effectué en un temps record, de la valorisation de nos talents, de la confiance et de l’amour insufflés à une jeunesse marocaine qui en avait besoin.

Le management de Regragui tord le cou à une certaine façon de penser qui nous cantonnait bien des fois dans l’approximatif. Car quand nous-mêmes justifions nos échecs par la fatalité, quand on se contente de peu en se disant que c’est déjà bien, quand on se dit qu’on ne mérite pas tant d’honneurs, et qu’on fait preuve en toute circonstance d’abnégation, on tourne le dos à toute forme d’avancée et d’excellence. On courbe l’échine et on attend que la reconnaissance de nos efforts vienne d’ailleurs, car c’est la seule qu’on valorise.

Enfin, l’amour du drapeau ne saurait être éludé car c’est indéniablement le ciment qui consolide cet ensemble et qui a fait fusionner en un incroyable élan une équipe, ses supporters et tout un peuple. La ferveur du public marocain, son incroyable énergie mais aussi et surtout son patriotisme sans faille a transcendé les foules et les médias. A une époque où le cynisme et l’incrédulité se sont invités comme un poison dans nos vies, cet amour du drapeau, transcendé par son hymne national qui sacre Dieu, la Patrie et le Roi en un puissant cri de ralliement, est une chose rare qu’on nous envie et qui fait notre force et notre spécificité.

Grâce à ses Lions, le Maroc a prouvé sa grandeur, la force qu’il incarne à travers sa diaspora. Peu importe la langue que nous parlons, le pays où nous sommes nés, celui où nous avons grandi, être marocain c’est bien plus que cela. Notre pays est une terre de mixité culturelle et religieuse et à son image notre diaspora est tout aussi riche de ce métissage dont elle tire sa spécificité. Ces champions dont le cœur bat pour un même drapeau incarnent l’espoir qu’attendait notre jeunesse et notre peuple, celui d’un avenir meilleur où le rêve est permis et les champs du possible infinis.

Goûtons cette victoire mais Hadi ghir el bidaya. Mazal, mazal…

Par Zineb Ibnouzahir
Le 11/12/2022 à 12h46