Israël a été le premier pays à vacciner près d’un quart de la population israélienne. Cela a été fait vite et bien. La presse internationale parle d’un record mondial. Israël aurait acheté le vaccin Pfizer 40% au-dessus du tarif acquitté par les Américains et les Européens. Le Premier ministre Netanyahu a mis le paquet. Il en ira de sa réélection prochainement et par extension d’éviter un procès pour corruption qui le mènera sans doute en prison.
Fidèle à sa politique coloniale et intransigeante à l’égard des Palestiniens des territoires occupés, il ne les a pas vaccinés.
Selon les Nations Unies, «la puissance occupante est responsable en dernier ressort des soins de santé de ceux qui vivent sous occupation». Ainsi en vertu de la 4e convention de Genève, l’article 56 oblige Israël à s’occuper de la santé des populations qu’il occupe.
Le Dr Wafa Shihaden, chirurgien palestinien, a déclaré à propos de la vaccination en Israël : «le taux de mortalité des Palestiniens atteints du Covid-19 dans les territoires palestiniens et à Jérusalem Est est de 1,1% plus élevé qu’en Israël, qui est de 0,7%».
Un article sur le site Slate raconte comment deux bouchers, l’un palestinien, l’autre israélien, ont subi cette politique de discrimination. Anan Abu Aïcha, de nationalité israélienne, a été vacciné; son associé, Mahmoud Oudeh, ne l’a pas été, parce qu’il est palestinien. Cette discrimination s’appelle du racisme.
Ainsi 4,5 millions de Palestiniens, vivant en Cisjordanie et à Gaza, ne sont pas, et probablement ne seront pas vaccinés par l’Etat hébreu. Telle est la loi de l’occupation coloniale, laquelle ignore la Convention de Genève, comme elle a de tout temps ignoré les résolutions des Nations Unies.
Le Dr Shihaden l’a constaté par ailleurs: «nous commençons à nous sentir déprimés parce que nous ne recevons pas les vaccins ici, dans les territoires palestiniens (…) Et de l'autre côté de la frontière, Israël ... Je pense qu'il y a trois jours, environ 1.600.000 personnes ont été vaccinées, et ici en Palestine, le nombre de personnes vaccinées est de zéro».
Cette situation, au-delà du conflit israélo-palestinien qui dure depuis 1948, est une honte non seulement pour la puissance occupante mais aussi pour l’opinion publique mondiale.
Cela relève de la «non-assistance à peuple en danger», et c’est normalement passible d’une condamnation pénale. Cela ne sert à rien de faire de la morale à cet Etat qui se réjouit de normaliser ses relations avec des pays arabes et ne fait aucun geste humanitaire à l’égard de ceux qu’il occupe et colonise en toute impunité.
A ma connaissance, aucun Etat arabe de la région, n’est venu au secours des millions de Palestiniens qui n’ont pas les moyens de se faire vacciner au plus vite.
La solidarité mondiale est absente, quant à la solidarité arabe de la région, elle a depuis longtemps effacé la Palestine de ses tablettes et de sa mémoire.