Famille Ben Jelloun

ChroniqueIl ne s’agit pas d’une vague de chaleur, une canicule exceptionnelle. La terre a été si maltraitée par l’homme qu’elle n’en peut plus de supporter la dégradation que lui fait subir l’égoïsme de l’homme, qu’il soit chinois, indien, américain ou européen.

Le 25/07/2022 à 11h01

Que faire?

La planète est en train de prendre feu. Ce n’est pas le fait d’un pyromane. Non, le réchauffement climatique n’est plus une hypothèse, une vague prévision, c’est une réalité qui se traduit par des inondations et par des incendies gigantesques de l’Australie au Maroc.

Il ne s’agit pas d’une vague de chaleur, d'une canicule exceptionnelle. La terre a été si maltraitée par l’homme qu’elle n’en peut plus de supporter la dégradation que lui fait subir l’égoïsme de l’homme, qu’il, soit chinois, indien, américain ou européen.

Que faire?

La lutte doit être quotidienne et concerner chaque citoyen. Nous sommes tous impliqués dans cette lutte qu’il faut prendre au sérieux.

Une politique d’austérité doit s’imposer à tout le monde.

D’abord l’électricité. Pourquoi laisser des immeubles, des grands magasins allumés la nuit? Pourquoi éclairer des routes? Pourquoi oublier d’éteindre les lumières des bureaux?

Un geste devrait devenir systématique. On allume tant qu’on a besoin de lumière et on éteint tout de suite après. Que ce soit dans le salon ou dans la salle de bain.

Si tous les Marocains acceptent d’adopter ces gestes, on aura participé à l’économie d’énergie.

Il en est de même de l’eau (j’en ai souvent parlé dans mes chroniques). Economiser l’eau est un devoir. On l’a assez dit et notre pays a connu pas mal de saisons de sécheresse aux conséquences dramatiques. Il faudra cesser d’arroser les gazons de golfs, quitte à remplacer l’herbe précieuse par un faux gazon chinois qui n’a pas besoin d’eau.

Le problème vient principalement de ces pays gigantesques comme la Chine, l’Inde (les Etats-Unis aussi d’une certaine manière) qui, pour nourrir leur très nombreuse population, ont recours à l’utilisation des produits chimiques et d’autres choses qui contrarient la nature et produisent des effets catastrophiques sur les glaciers, les mers et le climat en général.

La planète est pleine à craquer. Je me souviens d’un débat avec le commandant Cousteau qui résumait la situation de manière radicale: il y a trop de gens sur terre. Il sous-entendait «il faudrait écrémer, supprimer …».

Cette solution hitlérienne est abjecte et stupide.

On sait que la planète produit de quoi nourrir bien tout le monde. C’est la manière de produire et de distribuer qu’il faut changer. De temps en temps, on publie des statistiques du genre: 10% de la population possède 50% des richesses de la planète. Ça passe et on oublie.

Revenons à notre pays.

Une politique de lutte contre le gaspillage est nécessaire, accompagnée d’une campagne pédagogique.

Nous consommons trop et mal.

Nous n’avons pas besoin de tout ce que nous achetons.

Nous pouvons faire du Maroc un exemple en ce qui concerne le respect de l’environnement et la lutte contre les gaspillages qui salissent la planète et remplissent les mers de déchets et de plastique qui sont en train d’attaquer les poissons au point qu’un écologique a dit: bientôt en achetant du poisson, nous aurons du plastique dans nos assiettes.

Cette alerte nous concerne. N’attendons pas l’arrivée des catastrophes pour agir. Les hectares de forêt qui sont partis en feu à Larache et environs sont une grosse perte pour notre environnement. C’est un signal. Chaque été, le pays perd un peu de son patrimoine forestier. La prise de conscience dont il s’agit est une nécessité. Rien à voir avec l’idéologie. 

Par Tahar Ben Jelloun
Le 25/07/2022 à 11h01