Les élections communales, régionales et législatives arrivent!

Famille Naamane

ChroniqueNous devons voter pour être acteurs du changement et pour ne pas rester dans la critique passive et destructrice.

Le 03/09/2021 à 11h00

J’espère que le taux de participation ne sera pas trop bas avec comme prétexte la crainte d’être contaminé. Une raison qui n’a pas lieu d’être puisque toutes les mesures de protection seront prises. Il faudrait juste que les électeurs soient disciplinés en portant des bavettes efficaces et en respectant les normes de distanciation.

Pourquoi je parle des bavettes efficaces? J’ai reçu un technicien à domicile et je lui ai demandé de porter une bavette. Avant que j’aie le temps de lui en proposer une, il s’adresse au gardien de la rue pour lui demander de lui prêter sa bavette. Il revient tout content et ne comprend pas mon étonnement. Bon, ça c’est un autre sujet. Revenons aux élections.

Trois scrutins regroupés en une journée afin d’en réduire le coût: gain de temps, d’argent et d’énergie.

Le budget prévisionnel est de 1,5 milliard de DH. Il comprend la campagne de communication adressée aux citoyens pour l’inscription sur les listes électorales, le coût des cartes d’électeurs, la logistique et la gestion de l’espace des bureaux de vote, les indemnités pour les ressources humaines qui accompagnent le vote et les logiciels pour traiter les résultats. L’Etat verse également une aide financière aux partis, pour leur campagne électorale.

Elections communales, régionales et législatives. La majorité écrasante des citoyens ne comprend pas la différence. Il y a une ignorance manifeste et ce, même chez les lettrés ou hautement diplômés. Des confusions entre élus municipaux et parlementaires. Quant à la région, c’est un flou supplémentaire.

Les citoyens ignorent le rôle de chacun de ces élus parce que les parents l’ignorent et ne poussent pas leurs enfants à intégrer des associations, des partis politiques…

La politique est encore considérée comme un danger qui mène en prison. Malgré l’avancement considérable des droits de l’Homme, la vision des familles de la politique reste emprisonnée dans les années de plomb. L’enseignement n’est pas orienté citoyen et ne cultive pas la confiance, au contraire, il développe la peur, le repli, le scepticisme et le cynisme. Aucune formation visant l’engagement politique ou la citoyenneté.

L’éclatement du champ politique n’aide pas à se retrouver: 33 partis ou plus, dont 31 présentent leurs candidats à ces élections !

Les partis politiques, censés jouer un rôle pour encadrer les jeunes, ont perdu de leur poids et de leur crédibilité. De grands partis ayant connu leur heure de gloire sont en décomposition parce que leurs mandarins ont refusé de céder le flambeau aux jeunes. Ils continuent à véhiculer des discours dépassés auxquels les jeunes ne s’identifient pas.

18 millions de Marocaines et de Marocains sont appelés à voter.

Combien vont se présenter aux urnes?

Il y a un désengagement des citoyens parce que l’ambiance est au négativisme, au dénigrement de tout ce qui touche à la politique, ses programmes, ses stratégies et ses acteurs. Le Maroc a fait des pas géants dans tous les domaines et même s’il reste encore beaucoup à faire, il faut reconnaître que notre pays se distingue largement de ses voisins.

Mais le discours reste négatif et ce, même et surtout chez la majorité de la population, la jeunesse.

Le scepticisme est tenace, quasi-généralisé. Quand on demande aux jeunes s’ils vont voter, très souvent la réponse est: «ce sont tous des voleurs». 

«Que vont-ils faire de plus que leurs prédécesseurs?»

«Ils ne se présentent que pour s’enrichir.»

Et surtout, le reproche le plus courant: «on les voit aujourd’hui et ils disparaîtront jusqu’aux prochaines élections».

Très souvent, tous les élus sont nommés al barlamanillyne (parlementaires) parce que la population ignore la différence entre chacun des élus, leurs rôles et la limite des services qu’ils peuvent rendre.

De nombreux candidats promettent des miracles aux citoyens, de régler tous leurs problèmes. Une fois élus, ils disparaissent.

A ces jeunes qui soutiennent fermement qu’il n’y a que des voleurs, je demande s’ils se sont renseignés sur leurs candidats. La réponse est non. Ils sont voleurs d’office. Pourquoi ne pas se renseigner, accorder le bénéfice du doute aux candidats? S’il n’y avait dans notre pays que des responsables voleurs, nous serions dans la même situation dramatique qu’un pays voisin que je ne nommerai pas. Il y a des candidates et des candidats dignes de confiance qui méritent notre soutien.

Tenir ce langage sans s’impliquer, c’est être complètement désengagé de son rôle de citoyen.

Il y a aussi des femmes, certes, qui méritent notre confiance. Aucune démocratie ne peut se construire sur des bases solides si les femmes ne sont pas incluses dans les postes de décision.

Mais attention: une nouveauté insolite! Des candidates se présentant sans leur visage! Et là, moi j’ai une grannnde réserve: comment faire confiance à une femme pour qu’elle prenne des positions fermes pour me représenter, si elle est incapable d’imposer publiquement son visage?

Enfin, espérons que le taux de participation sera élevé et que nous serons représentés par des élus intègres. Nos voix sont précieuses et doivent se faire entendre à travers les urnes.

Aidons les candidats intègres. Ils le méritent. Nous les méritons.

Par Soumaya Naamane Guessous
Le 03/09/2021 à 11h00