Tanger, espace «Borj En-nâam»: l’invitation au voyage du musée de mémoire d’Ibn Battouta

Borj En-nâam, l'espace d'exposition de la mémoire d'Ibn Battouta à Tanger.

Situé dans le quartier tangérois de la Kasbah, Borj En-nâam littéralement «le fort des autruches», érigé au 18ème siècle pour défendre la ville, s’est transformé depuis sa réhabilitation en 2021. Désormais dédié à la mémoire d’Ibn Battouta, il rend hommage au légendaire explorateur marocain en proposant à ses visiteurs une immersion dans son univers enchanté.

Le 19/07/2024 à 15h39

«Voyager vous laisse d’abord sans voix, avant de vous transformer en conteur», écrivait Ibn Battouta. C’est en effet à un fabuleux conte que livre l’espace d’exposition de la mémoire du célèbre explorateur marocain, qui prend place au coeur des fortifications de Borj En-nâam, dans le quartier tangérois de la Kasbah. Plus qu’un musée classique exposant des objets historiques, le lieu est un véritable récit vivant ses carnets de voyage d’Ibn Battouta, donnant l’impression à ses visiteurs d’être ses accompagnateurs privilégiés dans ses voyages à la rencontre de peuples et de cultures à la fois riches et variées.

Dès l’entrée de l’espace, où il est accueilli par la statue en marbre d’Ibn Batouta, le visiteur est subtilement invité à suivre les traces de l’explorateur tangérois, à travers les multiples expositions interactives qui font revivre les récits extraordinaires de ses voyages.

Tout y est pour nous retracer la vie d’Ibn Battouta: des manuscrits anciens, véritable trésor historique pour les spécialistes et universitaires, des textiles de l’époque, témoignant du riche patrimoine vestimentaire du Maroc et des contrées visitées par l’explorateur, des oeuvres de calligraphie ou de céramique, ou encore des reproductions miniatures des différents moyens de transport utilisés à l’époque, ainsi que des cartes retraçant le parcours du grand voyageur.

Les journaux de voyage d’Ibn Battouta

«J’ai décidé de quitter des êtres chers, des hommes et des femmes, et de partir de mon pays comme les oiseaux se séparent de leurs nids avec beaucoup de douleur». C’est avec ces mots poétiques au ton grave qu’Ibn Battouta entame ses célèbres carnets de voyage, dont les manuscrits sont conservés et exposés dans le musée. Et c’est avec ces mots qu’il annonce le début d’un de ses voyages les plus extraordinaires, qui l’ont conduit en Afrique, Asie et Europe au cours du 14ème siècle.

En plongeant dans ces journaux de voyage, le visiteur découvre l’ambiance des marchés, se promène dans les palais et se fond dans des paysages exotiques à travers le regard singulier de cet explorateur doublé d’un anthropologue… avant l’anthropologie.

De Tanger au Caire, de Mogadiscio à Tombouctou, en passant par le Hedjaz, l’Irak, la Perse et la Turquie ou encore l’Asie centrale, l’Inde ou la Chine… partout où Ibn Battouta est passé durant son exceptionnel périple de 29 ans, il a su raconter en témoin privilégié les différentes cultures et traditions des peuples qu’il a rencontrés, avec un respect, une bienveillance et une tolérance devenus rares de nos jours

Par Nisrine Zaoui
Le 19/07/2024 à 15h39