Tous les articles correspondant à #Sahara oriental

L’Algérie, une fabrication coloniale: ce que révèlent les archives militaires françaises
Quand la France débarque à Alger en 1830, elle ne prend ni un État ni un territoire, même pas une entité politique identifiable. Elle saisit une ville corsaire, un beylik côtier sans frontières et sans arrière-pays. L’essentiel du territoire – 80% de l’Algérie actuelle– sera inventé, mesuré, annexé, puis présenté comme une continuité naturelle. Des territoires sahariens marocains du Touat, du Gourara, du Tidikelt et de Tindouf aux zones prises à la Tunisie, à la Libye, au Niger et au Mali, voici ce qu’en disent les archives militaires françaises.
Diapos. Souveraineté fiscale du Royaume du Maroc sur la province saharienne de Touat entre 1666 et 1886. (A.-G.-P. Martin)
Territoires marocains spoliés par l’Algérie: Tindouf, Béchar, Touat, Gourara (Hommage à Boualem Sansal)
Le Sud oranais, la Saoura incluant Béchar, Tindouf et la vaste région de Touat avec les oasis de Gourara, Tidikelt et In-Salah ont appartenu historiquement à l’Empire chérifien. Depuis des siècles, les sultans du Maroc y nommaient des représentants et les tribus locales leur prêtaient allégeance, assurant ainsi la continuité du territoire marocain jusqu’aux confins du Sahara.
Frontières: comment l’Algérie a dupé la Tunisie et le Maroc au lendemain des indépendances
En 1962, Alger hérite d’un pays démesuré, taillé par le colonisateur, reposant sur d’immenses territoires dépouillés à ses voisins. Plutôt que de réparer l’injustice, elle la sacralise. Aux promesses d’amitié faites à Bourguiba et à Hassan II succèdent les manœuvres, les volte-face et la spoliation pure et simple. L’Algérie indépendante, loin de rendre ce qui ne lui appartient pas, a préféré s’asseoir sur le butin de l’empire français, et prétendre être un pays-continent.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie, appelle à récupérer les territoires tunisiens spoliés par l’Algérie
Quelques jours après l’adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara, Elyes Kasri, analyste politique et ancien diplomate tunisien, a non seulement salué cette avancée mais en a surtout profité pour rappeler à ses concitoyens la spoliation de 20.000 Km² de terres tunisiennes par l’Algérie. Il a appelé à emboiter le pas au Maroc pour récupérer les territoires tunisiens amputés par l’Algérie française et qui font la richesse de l’Algérie post 1962.
Le Sahara oriental et sa gouvernance sultanienne à travers les archives
Entre commerce stratégique, alliances tribales et contrôle minier, l’un des axes historiques vers l’Afrique a été Akka-Tindouf -Taoudéni-Tombouctou. Cette route de l’Empire fut administrée par le Maroc à partir du 11ème siècle. Les archives françaises révèlent la permanence de l’autorité sultanienne dans ces espaces convoités.
Quand l’armée française reconnaissait en 1952 la souveraineté du Maroc sur Tindouf, Saoura et Touat
Les archives militaires et diplomatiques du Protectorat révèlent des aveux explicites sur l’étendue de la souveraineté marocaine dans les confins du Sahara oriental. Des rapports confidentiels rédigés entre 1946 et 1952 par des généraux français que nous dévoilons aujourd’hui attestent de cette réalité et lèvent le voile sur une continuité territoriale effacée, mais juridiquement documentée.
L’annexion de Béchar, vue par Lyautey
Entre 1900 et 1912, l’Algérie française, sous couvert de protection des voies ferrées et de stabilisation du Sud algérien, s’appropria des terres marocaines stratégiques comme Béchar, Tindouf ou Igli. Une politique de grignotage frontalier que le résident général Lyautey lui-même finira par remettre en question.
La falsification des cartes: cent ans d’effacement de la souveraineté marocaine au Sahara
De 1845 à 1956, la cartographie coloniale fut bien plus qu’un outil technique: elle devint une arme redoutable de conquête et de légitimation dans les bureaux discrets des géographes de l’armée. Ligne après ligne, elle a effacé la souveraineté historique du Maroc sur ses territoires sahariens.
Pouvoirs nomades et souveraineté makhzénienne
Loin du récit d’un désert sans maître, le Sahara oriental portait l’empreinte profonde du makhzen marocain: caïds, routes protégées, dahirs, prières au nom du sultan. Une autorité historique que même la colonisation française, en quête de légitimité, s’efforça de reconduire avant de l’effacer.