L’affaire de l’aide-ménagère Kenza, victime présumée d’actes de torture qui ont mis en émoi l’opinion publique ces derniers jours, révèle la nature abjecte des violences que subissent en silence les employés de maison; violences qui, dans certains cas, sont d’une choquante cruauté.
Assabah de ce lundi 29 juillet 2024 revient sur la médiatisation de cette affaire, révélant les atrocités subies par Kenza. Une situation similaire à celle d’autres employés de maison.
Selon le quotidien, l’ébruitement des faits n’est dû qu’au hasard, qui a permis à Kenza de fuir ses employeurs alors qu’elle se trouvait dans un état déplorable. Un chauffeur de taxi, qui lui est venu en aide, a constaté la gravité de ses blessures et en a informé les autorités.
Ce chauffeur de taxi, ajoute Assabah, a immédiatement conduit l’aide-ménagère vers l’hôpital le plus proche de Mansouria mais, à cause de la grève des professionnels de la santé, Kenza n’a pu avoir accès à une consultation et à des radiologies.
Le chauffeur de taxi a alors contacté certains médias, permettant ainsi de rendre ce cas public.
Informés, les services de la gendarmerie ont pris en main l’affaire et immédiatement ouvert une enquête.
Selon le quotidien, bien que plusieurs personnes aient été entendues, l’établissement des faits est resté tributaire de l’établissement d’un diagnostic médical précis et de la présentation par la victime d’un certificat médical fixant sa période d’invalidité, suite aux violences subies.
Assabah atteste qu’une pression exercée sur les réseaux sociaux, où les internautes se sont emparés du cas de Kenza, a permis qu’une clinique privée la soigne gratuitement.
Le Parquet a par la suite donné des directives strictes pour qu’une enquête soit diligentée.
Celle-ci a d’abord commencé par le transfert du dossier vers la brigade judiciaire de la gendarmerie royale de Benslimane.
Les accusés dans cette affaire, et certains de leurs proches, ont été entendus puis confrontés à la victime, qui a maintenu ses accusations telles qu’elle les avaient formulées dès qu’elle a réussi à prendre la fuite.
Les preuves recueillies s’étaient alors avérées suffisantes pour que les principaux accusées, une femme et son mari qui employaient Kenza dans leur domicile, se retrouvent placés en détention et poursuivis pour, entre autres chefs d’accusation, des faits de violence sur une femme sur laquelle ils avaient autorité, et l’«usurpation de fonctions régies par la législation».
En attendant de connaître le sort que leur réservera la justice, Assabah indique que le cas de Kenza a, entre autres implications, relancé les débats sur la réforme de la loi concernant les employés de maison.
Les mécanismes de contrôle doivent être renforcés, afin d’éviter que les employés de maison ne se retrouvent dans pareils cas.