Au Maroc, 22% des élèves filles ont été victime de violence. Selon la présidente du CNDH, Amina Bouayach, ce sont pas moins de cinq millions de femmes marocaines qui sont victimes de violences en tout genre, y compris de violences sexuelles. Ce qui fait dire au quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son numéro du jeudi 10 mars, que les statistiques annoncées par des organismes officiels sur la violence sexuelle, psychologique et physique subie par les femmes sont pour le moins choquantes. En tout cas bien plus choquantes que les chiffres annoncés de temps à autre par les associations actives dans le domaine de la protection de la femme et de ses droits.
Citant la même présidente du CNDH, le quotidien avance un chiffre encore plus effrayant concernant les femmes ayant subi une forme quelconque de violence: 7 millions en tout. Intervenant lors de la première édition des Journées universitaires des droits de l’Homme, organisée à Agadir, Amina Bouayach a précisé qu’au moins 22% des élèves et étudiantes, dans les collèges, lycées et universités marocains, ont subi des violences sexuelles, psychologiques et physiques. Elles ont subi ces violences dans l’enceinte des écoles, collèges, lycées et universités.
Allant plus loin dans son analyse de la situation de la femme face à la violence, la présidente de cette institution publique chargée de la protection et de la promotion des droits de l’Homme, a souligné qu’au moins 57% des femmes, soit un total de 7,6 millions, ont déjà été victimes d'une forme de violence. Pire encore, 5 millions d’entre elles ont été victimes de plusieurs formes de violence. Ce qui représente 46% des femmes marocaines. Ce qui fait dire à la présidente du CNDH que le Maroc est vivement appelé à protéger ses femmes et ses filles de la violence.
Lors de cette manifestation organisée dans la Faculté des Langues, Arts et Sciences Humaines d'Ait-Melloul et placée sous le thème «des droits de femme», poursuit le quotidien, Amina Bouayach a indiqué que l’inquiétante récurrence des cas de violence contre les élèves et les étudiantes dans les établissement scolaires et universitaires interpelle tous les acteurs qui militent et agissent contre la violence à l’égard de la femme. Il s’agit, selon elle, d’une forme d’atteinte à ses droits fondamentaux que sont le droit à l’éducation, le droit à la santé et le droit au travail.
D’après la responsable du CNDH, que la femme ne puisse pas se sentir en sécurité dans ce genre d’établissements n’est pas de nature à encourager son intégration économique et sociale et sa participation dans l’espace public et ses institutions. Cela dit, souligne le quotidien, dans cette intervention comme dans bien d’autres, il est clair que les institutions publiques sont non seulement conscientes de ce fléau social, mais en parlent ouvertement, sans tabou. Cela nous apprend également, conclut le quotidien, que malgré toutes les lois qui ont été mises en place pour la combattre, la violence à l’égard des femmes reste très présente partout, dans les lieux de l’enseignement, de travail et même dans le foyer familial.