Au cours d’un week-end agité, du 3 au 5 octobre, les services de la police judiciaire ont présenté près de 200 personnes, parmi lesquelles 73 mineurs, devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat. Ces individus sont suspectés d’avoir pris part à des actes de saccage et de violence qui ont émaillé les quartiers de Rabat et de Salé, détournant ainsi le cours pacifique des rassemblements de la «Génération Z 212».
Dès vendredi, pas moins de 136 suspects, dont 57 mineurs, ont été déférés, rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 7 octobre. À l’issue de leur audition, le juge d’instruction a ordonné le placement en détention préventive de 84 d’entre eux, tandis que 31 autres font l’objet de poursuites en état de liberté. La procédure a été prolongée pour quinze suspects, et les dossiers de six individus ont été classés sans suite.
Samedi, 34 nouveaux suspects ont été auditionnés par le parquet, dont 17 ont été écroués, sept poursuivis en liberté, tandis qu‘un individu a vu sa garde à vue prolongée. Enfin, dimanche, le juge d’instruction a examiné le cas de 30 personnes impliquées dans les violences survenues à Salé, dont 16 mineurs. En tout, 26 d’entre elles ont été placées en détention préventive, et trois font l’objet de poursuites en état de liberté provisoire, le dossier d’une personne ayant été entre-temps classé.
Ces graves débordements, désavoués par les collectifs de la Génération Z eux-mêmes dans des communiqués officiels, ont causé des dégâts considérables. Le bilan matériel fait état de l’incendie de trois agences bancaires, de deux supermarchés, d’une annexe administrative, d’un commissariat de police et d’un service des accidents de la circulation. Sur le plan humain, ces actes ont fait 24 blessés parmi les forces de l’ordre et ont conduit à la destruction par le feu de deux véhicules de police, relaie Al Akhbar.
Les chefs d’accusation retenus contre les prévenus sont à la mesure de la gravité des faits: rassemblement armé, jets de projectiles, destruction de biens publics (véhicules de la police et de la gendarmerie) et privés, vol, pillage et incendies volontaires.
Parallèlement, les parquets des juridictions avoisinantes de Témara, Tiflet et Khemisset ont également auditionné des dizaines de personnes, majeures et mineures, suspectées d’implication dans ces épisodes de violence, attribués pour une partie à des individus insouciants, dont certains sont déjà connus des services judiciaires.








