VIH au Maroc: 730 contaminations et 420 décès recensés en 2020

Une blouse blanche tient un ruban rouge, souvent porté en signe de solidarité avec les personnes qui vivent avec le VIH, et celles qui ont été emportées par le Sida.

Une blouse blanche tient un ruban rouge, souvent porté en signe de solidarité avec les personnes qui vivent avec le VIH, et celles qui ont été emportées par le Sida. . Freepik

Selon les nouveaux chiffres révélés par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, 22.000 personnes vivent avec le VIH au Maroc à fin 2020, dont 17.465 sont sous traitement antirétroviral gratuit, fourni dans 25 centres de référence de prise en charge.

Le 01/12/2021 à 18h34

En ce 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, il faut savoir que le nombre estimé de personnes vivant avec le VIH au Maroc oscille autour de 22.000. Et sur ce total, 19% ignorent porter ce virus qui a causé 420 décès rien qu’en 2020.

Selon les données des programmes de dépistage du VIH, la prévalence de ce virus est de 0,08 au Maroc, à fin 2020. Elle est de 0,09% chez les hommes et de 0,07% chez les femmes. Rien que durant l’année écoulée, 730 nouvelles contaminations et 420 décès ont été recensés. Ces cas se concentrent principalement dans les régions de Souss-Massa, de Casablanca-Settat et de Marrakech-Safi, avec un pourcentage de 64%.

Covid-19 a perturbé à la fois l’accès au dépistage et l’accès aux soinsSollicitée par Le360, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) a souligné que la persistance de la pandémie aggrave davantage les inégalités qui caractérisent depuis longtemps l’épidémie du VIH.

Pour l’ALCS, la crise sanitaire a fortement perturbé les services de prévention, de dépistage, mais aussi de prise en charge. Ainsi, pendant le confinement, un grand nombre de personnes vivant avec le VIH n’étaient pas en mesure de se déplacer vers les centres de prise en charge afin de recevoir leur traitement antirétroviral (ARV).

Or, pour rester efficace, tout traitement antirétroviral doit être pris sans interruption. C’est la raison pour laquelle l’association, en collaboration avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, a organisé la dispensation des ARV pendant toute la durée du confinement.

Au total, 2.793 personnes vivant avec le VIH, dont 21 détenus et 35 ressortissants étrangers, ont bénéficié de ce service.

Le Maroc ambitionne d’éradiquer le virus d’ici 2030Afin d’accélérer la riposte nationale au sida, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a mis en place le Plan stratégique national (PSN) 2017-2021, auquel vient s’ajouter l’extension pour la lutte contre le sida jusqu’en 2023, qui constitue le cadre national d’action en matière de lutte contre cette pandémie.

Ce plan a pour objectif de réduire les nouvelles infections à VIH et la mortalité liée au sida de 50% d'ici 2023, de lutter contre la discrimination à l'égard des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et de renforcer la gouvernance pour assurer l'accélération et la durabilité de la riposte nationale au sida.

Selon l’ALCS, ce plan s’inscrit en cohérence avec la stratégie du triple objectif 95-95-95 de l’ONUSIDA et la stratégie mondiale du secteur de la santé 2016-2021. Deux stratégies qui convergent vers l’atteinte de la fin de l’épidémie du sida à l’horizon 2030.

Plusieurs associations ont été impliquées dans ce chantier, notamment l’ALCS, qui, seule, réalise près de 60% des objectifs nationaux en matière de couverture des besoins de prévention des populations les plus exposées aux risques d’infection par le VIH.

Par Hajar Kharroubi
Le 01/12/2021 à 18h34