Vidéo. Voici comment les techniciens de l'ONEE recherchent le coronavirus dans les eaux usées des stations d'épuration

Le360

Le 22/07/2020 à 13h53

VidéoL'Office national de l'eau et de l'électricité est en charge de la détection du coronavirus dans les eaux usées. Les résultats des prélèvements effectués dans 10 stations d'épuration sont, pour l'heure, négatifs. Voici comment se déroule en détail cette opération à Aïn Aouda, près de la capitale.

A l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE), c'est la direction en charge de la qualité des eaux qui s'est attelée à cette mission de recherche, dans les eaux usées du pays, de traces du coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la transmission du Covid-19 chez l'homme.

Sur une demande du ministère de l'Intérieur, l'office dirige cette opération via ses laboratoires d'analyse.

Jusqu'à présent, les résultats des prélèvements d'échantillons d'eaux usées et leur analyse dans les labos de l'office concernent 10 zones du territoire couvert par l'ONEE, dans lesquels ses agents sont en charge de l'assainissement des eaux, se sont tous révélés négatifs.

"Les eaux usées analysées et dont les résultats sont négatifs représentent une population de 2,5 millions habitants", explique Abdelilah Belhaj, directeur de la qualité des eaux à l'ONEE.

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Dans les différentes stations d'épuration des eaux usées et leur pré-traitement (STEP) du Royaume, des techniciens de laboratoire récupèrent des échantillons sur un laps de temps de 24 heures, prélevés par un collecteur automatique.

Le360 s'est rendu dans la STEP de Aïn Aouda, au sud de Rabat. Mohammed Nokri, technicien de l'ONEE, est l'un des techniciens en charge de l'accomplissement de cette délicate mission au Maroc. 

L'opération débute dès l'entrée de la STEP de Aïn Aouda. Il répète, muni de son matériel, le même protocole jusqu'à la sortie de la station où les eaux sont pré-traitées.

A l'intérieur d'un appareil réfrigérant portatif se trouvent deux bocaux en verre sur lesquels Mohammed Nokri colle des étiquettes qui permettront ensuite aux biologistes du laboratoire de l'ONEE de reconnaître la nature des échantillons qu'ils seront chargés d'analyser.

Le protocole d'analyse en laboratoire est quant à lui soumis à trois étapes successives, dont celle désormais très connue du test PCR.

"Cette technique, nous l'avons dans nos laboratoires depuis six ans déjà, et nous l'utilisons dans différentes formes d'analyses bactériologiques. Nous sommes donc bien équipés pour réaliser le dépistage de la présence du Covid-19 dans les eaux usées", souligne Abdelilah Belhaj, directeur du laboratoire d'analyses de l'ONEE à Ain Aouda. 

Une fois au laboratoire, l'échantillon prélevé est soumis à une batterie de tests, menés par des biologistes naturellement en blouse, portant des gants et des lunettes de protection. 

Toutes les mesures de sécurité sanitaire doivent en effet être respectées à la lettre pour éviter tout risque de contamination.

"Comme vous l'avez remarqué, le bâtiment dans lequel se trouve le laboratoire est séparé du reste du bâtiment de la direction de la qualité des eaux. Cela fait partie des mesures de prévention", ajoute le directeur de ce laboratoire. 

Contrairement aux tests de dépistage du Covid-19 chez les êtres humains, le dépistage du coronavirus dans les eaux usées nécessite une étape supplémentaire, qui est celle de la concentration.

"Le virus qu'on cherche se trouve dilué, dispersé dans la matrice eau, il faut le concentrer", explique Hamoucha El Boujnouni, chef du service des analyses bactériologiques et parasitologiques de ce laboratoire. 

Les opérations de détection de traces de coronavirus dans les eaux usées vont se poursuivre jusqu'à ce que le virus, actuellement encore présent sur le territoire marocain, disparaisse totalement. Tant qu'il y aura des cas de Covid-19 avérés parmi la population, les opérations de détection du coronavirus dans les eaux usées du Royaume auront lieu, confirme Abdelilah Belhaj.

"Nous allons affiner nos recherches, recouper nos analyses et les mettre à disposition des autorités sanitaires. Très prochainement, nous allons acquérir cinq machines de [conduite de tests] PCR et les installer dans cinq grandes villes. Un budget de 6 millions de dirhams a été déployé à cet effet", indique Abdelilah Belhaj.

L'objectif de cet investissement supplémentaire sera de suivre avec encore plus de précision un éventuel regain de l'épidémie dans les régions du Maroc et les différents quartiers des villes du Maroc.

Par Qods Chabaa et Said Bouchrit
Le 22/07/2020 à 13h53