Vidéo. Traumatismes, divorces, principaux enseignements...L’après-confinement, vu par la sociologue Nadia Senhaji

Le360

Le 05/05/2020 à 08h53

VidéoMême lorsqu'elle sera terminée, la période de confinement laissera des traces dans la société. L'un des points auxquels la population sera le plus confrontée porte sur la gestion de la peur, estime la sociologue Nadia Senhaji. Interview.

Plus rien ne sera comme avant. C'est la position que défend la sociologue Nadia Senhaji, quant au scénario post-coronavirus et l'instauration de l'état d'urgence sanitaire que la pandémie a imposé au Maroc.

"Il faudra compter avec cette peur constante que la pandémie ne marque un retour à l'avenir ou ne change de forme", affirme la sociologue dans un entretien avec Le360.

Un changement sur la durée de certaines habitudes est à prévoir. "Les mesures d'hygiène et de distanciation sociale vont perdurer et changeront nos rapports les uns aux autres. Comme nous assisterons à un recul de certains 'réflexes' naturels du passé, comme faire son sport à l'extérieur ou se rendre régulièrement à la mosquée", indique la sociologue. 

Pour Nadia Senhaji, le confinement a montré au grand jour ce qu'il y avait de meilleur, mais aussi de pire dans la société marocaine.

"Des couples et familles en sortiront plus unis que jamais. Mais je crains qu'il y ait une explosition des cas de divorces par la suite, la sérénité ayant manqué et des conflits étant actuellement constants dans certaines structures", remarque-t-elle.

"L'aspect le plus positif est lié au registre social. Le confinement, a souligné Nadia Senhaji, a permis aux autorités de mettre au point un système de recensement rapide et efficace des gens en situation de précarité".

"La manière dont la crise a été gérée (avec la montée en puissance de l'outil digital, la création rapide d'un fonds qui a prouvé son efficacité, la capacité du pays à toucher et venir en aide aux populations les plus reculées sont des facteurs encourageants", dit-elle. Et de plaider pour que ce travail serve de philosophie de base à l'adoption rapide du nouveau registre social unifié au Maroc.

La mise en œuvre de ce registre, sur lequel travaille le ministère de l’Intérieur, vise à mieux orienter les efforts d'appui social dont la Caisse de compensation est l'instrument. Cela, en aidant à mieux cibler les populations nécessitant l'aide de l'Etat et à mieux penser les actions à venir en leur faveur.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 05/05/2020 à 08h53