"Il y a une vague d'interprétations erronées que véhiculent les amis de ces accusés [Omar Radi et Soulaiman Raissouni, Ndlr] en prétendant qu'ils sont derrière les barreaux pour des raisons liées à la liberté d'opinion et d'expression", a expliqué Me Aïcha Guelaâ, avocate et présidente de l'AMDV, lors de l'ouverture des travaux de la 4e session de l'association qu'elle préside, laquelle a eu lieu hier, samedi 1er mai 2021 à Rabat.
Cette réunion s'est tenue en présence des victimes présumées de deux viols distincts, dont sont accusés les journalistes Souleimane Raissouni et Omar Radi. Hafsa Boutahar figurait en effet elle aussi parmi l'assistance, ainsi que plusieurs membres de cette ONG, dont des universitaires et plusieurs experts.
Hafsa Boutahar, l’une des victimes d'un viol dont elle accuse Omar Radi, et elle aussi journaliste, a pris la parole lors de cette assemblée dont les travaux durent deux jours (hier, samedi, et en ce dimanche 2 mai 2021). Interrogée peu après par Le360, elle a estimé que "le journalisme n'est pas un crime, mais le viol, si, c'est un crime atroce".
Ces deux affaires ont en effet pris une nouvelle tournure qui porte atteinte à la cause nationale, expliquent les militants de cette association, puisqu'une pétition circule actuellement, dans laquelle figure les noms d'opposants à l'intégrité territoire du Royaume.
Pour Me Guelaâ, qui exerce sa profession au barreau de Casablanca, "il y a des membres du Polisario qui se sont infiltrés parmi ces personnes en apportant leur soutien à Omar Radi et Souleimane Raissouni. Il y a donc une réelle pression sur la justice visant à accorder aux victimes une liberté provisoire. C'est inadmissible, ce que nous constatons au niveau notamment de certains médias".
"Nous n'accepterons jamais ces pressions alimentées par une supposée grève de la faim qu'observeraient les accusés", a-t-elle indiqué, ajoutant que l'entrée en scène de séparatistes dans ces deux affaires distinctes est porteuse de graves atteintes aux intérêts de la cause nationale et à l'intégrité territoriale du Royaume.
Lire aussi : Affaires Omar Radi et Souleimane Raissouni : les victimes présumées de viol s’indignent contre Hassan Aourid
"Je le répète, et nous ne cesserons jamais de le répéter au sein de l'AMDV, que les deux journalistes sont poursuivis pour des crimes de droit commun et non pas pour des écrits d'opinion. Les victimes n'ont-elle pas le droit de se défendre et d'intenter des procès au motif que leurs agresseurs sont des journalistes?", s'est demandé l'avocate.
Au micro pour Le360, Hafsa Boutahar a aussi mis en évidence le rôle que joue l'AMDV: "je dis à toutes les victimes de viol qu'il faut briser le silence. Il n' y pas de lien entre le viol et la liberté d'expression. Nous sommes tous des journalistes, nous écrivons tous, mais nous rejetons le viol parce qu'il s'agit d'un crime". Celle qui accuse Ie journaliste Omar Radi d'un viol a aussi indiqué que cette association était actuellement en pleins préparatifs d'un plan d'action.