Ils sont de tous âges, mais pour la plupart il s'agit de pères de famille. Ils gardent les voitures à longueur de journée. Ce métier les fait vivre et fait vivre les leurs. Mais voilà qu’avec la nouvelle décision du Conseil de la ville, leur gagne-pain risque de leur passer sous le nez.
Pour pallier le problème du stationnement sur la voie publique, la ville de Fès s’est dotée d’une Société de développement local (SDL): Fès Parkings, fruit d’un partenariat public-privé entre la ville et le groupement franco-italien KLB. Et ce, sous l’impulsion de la Commune de Fès, qui, faut-il le rappeler, est gérée par le Parti de la Justice et du développement (PJD), en la personne de Driss El Azami El Idrissi, passé à la postérité pour son expression «Biliki».
Pour autant, l’initiative a déplu à nombre de conducteurs. «Ce qui nous exaspère, c’est le prix du stationnement: deux dirhams l’heure. Moi, j’étais habitué à garer ma voiture et à ne payer que deux à trois dirhams la journée. Comme beaucoup d’autres, je ne suis pas en mesure de payer le montant réclamé», déclare devant Le360 un Fassi.
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«Ce sont des prix exorbitants», juge un autre. «Il faut tenir compte des conditions socio-économiques de la ville et qui ne sont pas reluisantes.»
Mais quid des gardiens de voitures? Interrogés par Le360, ces derniers s’estiment laissés-pour-compte. C’est qu’explique Hicham, exerçant ce métier depuis 18 ans. «Personne ne nous a consultés, personne ne nous a invités à un dialogue. Que va-t-on faire? Comment va-t-on nourrir nos familles si demain on nous interdit de cette manne», avance-t-il. Et de proposer: «si l’on veut nous écarter, qu’ils nous trouvent une alternative».
Son collègue, Abdelalil, 48 ans, 22 ans de métier et 7 enfants à nourrir, abonde dans le même sens. «Si demain, on m’envoie au chômage, ma famille et moi risquons d’être dans la rue», dit-il, et ajoute: «il faut trouver une solution».