C’est lors lors d’une conférence de presse tenue vendredi après-midi à Rabat, que le ministre de la Santé, entouré des membres de la commission nationale scientifique de gestion du Covid-19 et de la commission nationale technique de la vaccination, a appelé de façon ferme à la vaccination contre le Covid-19, alors qu’une 4e vague déferle sur l'Europe.
Cet appel, pour la énième fois martelé par Khalid Aït Taleb, a également été relayé par des membres des commissions en particulier Moulay Hicham Afif, directeur du CHU de Casablanca et Azeddine El Ibrahim, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.
Selon Moulay Hicham Afif, les non-vaccinés sont 50 fois plus exposés à une contamination dangereuse qui va mener irréversiblement vers la réanimation, voire la mort.
Pour Azeddine Ibrahimi, le meilleur moyen de convaincre les récalcitrants passe par les campagnes de sensibilisation et de conviction. «La sensibilisation est le meilleur moyen de convaincre les opposants au vaccin », a affirmé le professeur Ibrahimi.
A propos de l’immunité collective, le ministre de la Santé a indiqué, par ailleurs, que le Maroc a atteint actuellement 63% de la vaccination de la population soit 24,5 millions de personnes sur un total de 28 millions de personnes cibles. Quant au 3,5 millions restants, selon Khalid Aït Taleb, «La différence, ce sont les récalcitrants, les porteurs de pathologies graves… ». Et d’ajouter, « Mais, il faut accélérer la vaccination pour éviter les décès et une nouvelle vague».
Les membres des commissions ont également mis le doigt sur un important point, celui de l’incertitude qui plane sur la durée d’efficacité de la 3e dose des vaccins. «Personne ne peut prédire quand s’arrêtera la vie de la 3e dose et quand commencera la 4e ou la 5e doses. Ce qui est certain c’est que le nombre de rappel est une affaire courante d’un vaccin face à une maladie», a expliqué Moulay Hicham Afif, avant d’indiquer que la priorité de la vaccination ira essentiellement aux jeunes entre 12 et 17 ans et aux pathologie graves et chroniques».
De son côté, Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre anti-poison et de pharmacovigilance (CAPM-LAB) a révélé avoir recensé, depuis le début de la pandémie, quelque 35.000 notifications de cas suspects après vaccination. 90% d’entre eux se sont révélés être des signes normaux et sans danger. Parmi ces notifications, cinq ont concerné des décès de personnes. «Mais après des investigations et parfois même au terme d’une autopsie, il n’a pas été montré, d’une manière médicale et scientifique, la présence de lien entre la vaccination et la mort», a souligné Rachida Soulaymani Bencheikh.
Enfin, à la fin de cette rencontre avec la presse, le ministre de la Santé a réitéré la détermination du Maroc à commencer, dès le début de l’année prochaine, «la fabrication des vaccins contre le Covid-19». «Nous voulons assurer une production suffisante. Cela dépend d’un acquis de souveraineté et notre volonté c’est de fabriquer d’autres catégories de vaccins», a conclu Khalid Aït Taleb.