A chaque hiver à Casablanca, et avec les premières pluies de la saison qui s’abattent sur la ville, les constructions menaçant ruine commencent à s’effondrer ici et là, constituant un danger permanent pour les habitants de l’ancienne médina, donnant l’impression que ce phénomène prévisible est devenu familier pour les demeurants du vieux quartier casablancais.
En effet, les résidents de ces bâtiments délabrés, dont la date de construction remonte à près de 100 ans dans certains cas, s’avèrent être une population vulnérable et démunie, qui vit constamment avec l’estomac noué par peur de faire face aux mêmes incidents.
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«Comme vous le constatez de vos propres yeux, toute la maison est en train de s’effondrer. Nous voudrions tellement avoir une habitation plus solide et surtout où il ferait bon y vivre. Nous vivons quotidiennement avec la peur au ventre qu’il se passe quelque chose de grave car, quand il pleut, l’eau infiltre les murs et, du coup, il pleut chez nous, à la maison. Nous affrontons le danger de mort quotidiennement, mais nous gardons espoir que les autorités interviennent pour améliorer notre situation critique», déplore l’un des habitants de l’ancienne Médina.
La plupart des habitants de ces édifices sont issus de familles nécessiteuses et vivant dans des conditions difficiles. De plus, ces bâtiments abritent plusieurs familles et cette situation rend difficile l'opération de mise à niveau de ces édifices ou d'évacuation de leurs occupants. Les autorités locales essaient, quant à elles, de redoubler d’efforts pour éviter des pertes gratuites.
Selon Zakaria Madrika, membre du conseil de l’arrondissement de Sidi Belyout, «l’intervention de l’arrondissement reste très limitée. Mais, aujourd’hui, nous pensons à des solutions durables et surtout faisables, et avec la participation et l’implication d’autres parties. Ce qu’il faut savoir, c’est que les habitants de l’ancienne médina sont rattachés au quartier, sur un niveau social et culturel. Donc, il leur est difficile de leur proposer des solutions d’hébergement dans de nouveaux quartiers, car il s’agit de créer un nouveau climat de vie et de nouvelles habitudes».
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Mehdi Limina, acteur associatif, explique que «ces bâtiments constituent un sérieux problème qui hante les habitants de l'ancienne médina. Il est nécessaire que le conseil de la ville intervienne pour venir en aide à ces familles en danger, en leur proposant des solutions d’hébergement alternatif adéquat, en vue de reloger ces habitants qui peuvent se retrouver à la rue à n’importe quel moment».
Une ancienne étude réalisée par la division de l'urbanisme au Conseil de la ville sur les constructions menaçant ruine à Casablanca a révélé que le nombre de ces bâtiments est estimé à plus de 2.800 édifices abritant environ 72.000 ménages, dont 1.874 dans l'arrondissement El Fida-Derb Sultan, 905 à Casablanca-Anfa et 91 à Hay Mohammadi-Ain Sebâa
Quoi qu’il en soit, le traitement de la problématique des constructions menaçant ruine dans la métropole exige des différents acteurs de conjuguer leurs efforts pour limiter et minimiser les dégâts de ce phénomène et contenir son impact sur le tissu social dans les zones concernées.