Vidéo. Artisanat: l’optimisme du gouvernement, le scepticisme des professionnels du secteur

Le360

Le 31/08/2019 à 16h52

VidéoLe gouvernement va entamer la mise en oeuvre d'une stratégie de développement renforcée de l'artisanat après l'adoption récemment d'un projet de loi, mais les artisans se déclarent sceptiques quant aux chances de son application. Voici les arguments des uns et des autres.

Dans une interview accordée à le360, la secrétaire d'Etat chargée de l'Artisanat, Jamila El Moussali, a plaidé pour cette loi, la qualifiant de «réalisation importante ouvrant la voie à un avenir meilleur du secteur».

Ce texte prévoit une organisation des métiers à travers notamment la création d'un registre national unique ainsi que la mise en place d'un conseil national de l'artisanat.

Le secteur, selon la responsable gouvernementale, connait des problèmes liés notamment aux matières premières, à la commercialisation des produits, à la Douane…

«Mais pour les résoudre, préconise-t-elle, il faut une restructuation à travers le conseil national de l'artisanat, afin que tous les intervenants se réunissent autour d'une même table pour rechercher des solutions.»

Le texte de loi a prévu également la création des filières du cuir, du bois, de la poterie, des tapis...

Selon la secrétaire d'Etat, la création de ces filières constitue une véritable valeur ajoutée, sachant que ces dernières vont agir aux côtés de fédérations déjà existantes.

L'artisanat au Maroc, qui représente 7% du PIB, emploie 20% de la population active, soit 2,4 millions de personnes.

Jamila El Moussali estime que la nouvelle stratégie renforcée apporte également d'autres avantages aux artisans, notamment le soutien à la participation des artisans aux diverses expositions ainsi que le bénéfice de la couverture sociale et médicale.

Certains artisans interrogés par le360 se sont montrés sceptiques. «Il est à craindre que ce ne soient que de belles paroles exprimées face à une réalité qui est amère. Le secteur de l'artisanat est en train d'agoniser», a martelé l'un d'entre eux.

«Personne au ministère ou autres départements, a affirmé un autre artisan, ne vient s'enquérir sur place de nos difficultés. On a besoin énormément d'aide. Pour moi, qui suis poties, les carrières se font rares.»

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 31/08/2019 à 16h52