Ahmed Ait Lamine est un travailleur de l’ombre, pourtant son métier de technicien accordeur de pianos, indispensable dans le monde de la musique, rejaillit sur l’ensemble des pianistes. Sa mission est de permettre à chaque musicien d’interpréter dans les meilleures conditions en respectant la structure harmonique.
Exerçant depuis plus d’une vingtaine d’années, il a fait de sa passion son métier, alors qu’aucune formation d’accordeur n’était offerte au Maroc dans les années 1990. Il avait par hasard déniché un travail dans une société de restauration et de vente de pianos. C’est à partir de là que sa carrière de technicien-accordeur de piano a vu le jour.
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Aujourd'hui, Ahmed opère les pianos à cœur ouvert . Il les répare pour redonner vie à leur âme sonore. Pour cet artisan, il est tout à fait normal et naturel de passer de longues minutes à ajuster parfaitement la sonorité que produit une seule touche. La patience étant la première qualité clé requise pour exceller dans ce métier.
Il explique que "chacune des 88 notes subit ensuite une dizaine d’opérations, avant un dernier réglage de l’harmonie. Le tout demande plusieurs heures de travail. Par exemple, un accordage simple me prend plus d'une heure et demi. Et pour les plus grosses révisions encore, qui exigent une restauration complète, les pianos sont réceptionnés à l'atelier".
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Par ailleurs, pour être accordeur de pianos, il convient d’avoir une oreille musicale très fine. "L’oreille musicale, c’est reconnaître des notes, être capable de les identifier. L’oreille d’accordeur demande un travail de plus longue haleine et nécessite une proximité beaucoup plus fine avec l’instrument", rapporte-t-il.
La patience, la finesse de l’oreille et de la main sont les compétences nécessaires pour devenir accordeur de pianos. Autant de qualités qui font l’essence de cette profession de l’ombre, presque en voie de disparition. Il est de plus en plus difficile de vivre de ce métier d'accordeur de pianos. En effet, la musique évolue, et pour Ahmed, elle devient de plus en plus numérisée. Et de se demander si l’accordeur classique pourrait devenir, peut-être un jour, accordeur électronicien.
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