«D’habitude, lors de l’Aïd Al-Mawlid, la Zaouia connait une importante affluence. Les «Mourides» viennent des quatre coins du monde, et l’activité économique bat son plein», raconte avec nostalgie Zouheir, restaurateur à Berkane.
«Mais cette année, regrette-t-il, à cause de la pandémie du coronavirus, nous sommes presque à l’arrêt. Il n’y a pas de pèlerins, ce qui met notre activité dans une situation très difficile.»
En temps normal, durant le Moussem ou les fêtes religieuses, notamment Aïd Al-Mawlid, la Zaouia, qui se trouve dans la localité rurale de Madagh, relevant de la province de Berkane, ne désemplit pas. Les adeptes de la confrérie, aussi bien du Maroc que venant de l’étranger, et qui se comptent par dizaines de milliers, y affluent en nombre, pour le plus grand bonheur des hôteliers et des commerçants de la région.
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Cependant, l'instauration de l’état d’urgence sanitaire et l’interdiction des rassemblements a porté un coup dur à cette activité économique. Dans son témoignage, Hassan Hsseini, propriétaire d’un café, affirme que ses pairs et lui-même vivent une situation catastrophique.
«Malgré la levée du confinement, les restrictions sanitaires ont beaucoup impacté nos commerces. En plus, l’interdiction de la retransmission des matchs de football et l’absence de MRE ont aggravé notre situation. Mais c’est surtout l’absence du Moussem de la Zaouia, qui nous permettait d’engranger d’importantes recettes, qui nous a été très préjudiciable», explique cet interlocuteur.
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Même son de cloche pour Mohamed Berhili, traiteur à Berkane, quant à lui au bord de la banqueroute, et qui regrette que la rencontre internationale soufie, annuelle à Madagh, se tienne désormais par vidéo-conférence.
Comme l’a pu constater Le360 sur place, que soit à Madagh, ou à Berkane, l'ensemble des commerces tournent au ralenti. Les petits commerçants ont du mal à écouler leur marchandise. Et tous lèvent les mains au ciel, priant pour la fin de la pandémie... Et le retour des pèlerins.