Vente pyramidale: des comptes bancaires fermés face à une vaste escroquerie en ligne

Vente pyramidale.

Vente pyramidale.

Revue de presseFace à une vaste escroquerie en ligne promettant des gains rapides, deux groupes bancaires ont pris des mesures en fermant plusieurs dizaines de comptes suspects au Maroc. Cette affaire souligne la complexité du réseau agissant entre le Maroc et l’étranger et relance le débat sur la vulnérabilité des usagers face aux arnaques numériques. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 26/09/2025 à 21h20

Deux groupes bancaires marocains ont récemment procédé à la fermeture de dizaines de comptes suspects, utilisés par un réseau d’escrocs pour piéger des victimes à travers de fausses promesses de gains rapides. Citant des sources concordantes, le quotidien Assabah indique dans son édition du week-end du 27-28 septembre que les établissements financiers concernés ont été alertés de l’utilisation frauduleuse de certains comptes et ont agi sans délai afin de bloquer la poursuite de ces opérations illicites.

L’enquête préliminaire révèle l’existence d’un réseau structuré qui contacte ses victimes via les applications de messagerie, notamment WhatsApp. Les escrocs proposent de rémunérer les internautes pour de simples actions, comme cliquer sur des publicités ou attribuer des mentions «J’aime» à des produits en ligne. Dans un premier temps, les participants reçoivent effectivement de petites compensations financières, ce qui contribue à instaurer un climat de confiance.

Une fois la crédibilité installée, relate Assabah, les fraudeurs passent à l’étape suivante: convaincre leurs cibles d’investir de l’argent en promettant des rendements exceptionnels, parfois jusqu’à 100% du capital investi. Les transactions sont effectuées vers des comptes bancaires locaux ou étrangers et les communications sont transférées sur l’application Telegram, présentée comme plus «sûre».

Le système reprend les codes classiques de la vente pyramidale. Les victimes sont incitées à recruter de nouveaux investisseurs afin d’accroître leurs propres bénéfices, recevant une commission sur les montants injectés par les nouveaux entrants. Attirés par la perspective de gains rapides, des particuliers n’ont pas hésité à placer des sommes importantes, parfois supérieures à 70.000 dirhams, lit-on.

Selon les informations recueillies, certaines de ces plateformes frauduleuses génèrent plus d’un demi-million de dirhams par jour, grâce à l’élargissement constant de leur base de victimes.

Pour brouiller les pistes, les escrocs utilisent une multitude de comptes ouverts au nom de tiers, souvent des personnes manipulées et ignorant la finalité des transactions transitant par leurs coordonnées bancaires. Des numéros de téléphone étrangers mais aussi marocains sont utilisés, ce qui laisse penser à une organisation opérant à la fois depuis le royaume et l’étranger.

Face à l’ampleur des pertes, plusieurs victimes ont saisi les autorités compétentes et communiqué les références des comptes sur lesquels elles avaient transféré leurs fonds avant que tout contact ne soit rompu, écrit Assabah. L’analyse de ces données a permis de remonter jusqu’à deux groupes bancaires marocains, contraints de suspendre ou de fermer les comptes concernés. Les investigations devraient désormais s’étendre aux titulaires officiels de ces comptes, afin d’identifier les véritables instigateurs du réseau et remonter ses ramifications internationales.

Par La Rédaction
Le 26/09/2025 à 21h20