Les forêts du Maroc sont actuellement confrontées à une forte dégradation, à cause de la surexploitation et l’absence de valorisation.
Ainsi, ce sont près de 17.000 hectares de couvert forestier qui subissent une dégradation.
Le reboisement, quant à lui, ne représente un taux de réussite que de 48%, et ce, uniquement après deux ans.
Ces données sont issues d'un rapport, La Stratégie nationale des forêts 2020-2030, édité par le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, dont voici une copie, jointe ci-dessous.
- forets_du_maroc.pdf
Ce rapport établit d’abord un diagnostic de la situation actuelle, avant de mettre en avant les grands axes de la stratégie de remise à niveau du couvert forestier au Maroc, histoire de le rendre plus "rentable".
Aujourd’hui ce sont en effet plus de 5 milliards de dirhams de valeur potentielle additionnelle qui sont perdues. Un manque à gagner important, comme le soulignent les auteurs de ce rapport.
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Ainsi, à cause du manque de valorisation des forêts marocaines, les importations de bois d’œuvre et d’industrie ont fortement augmenté, et coûtent actuellement à l’Etat la bagatelle de 300 millions de dirhams annuellement.
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La forêt marocaine assure sept fonctions principales, potentiellement valorisées à hauteur de 17 milliards de dirhams. Une valeur marchande conséquente, qui est, de fait, loin d’être acquise. Surtout si le statu quo demeure au sujet de l'actuelle surexploitation, et que le manque de valorisation du couvert forestier national se poursuit.
Les auteurs du rapport rappellent en effet que seulement 20% à 30% du rendement potentiel a été atteint en forêt productive, alors que le Maroc dispose de la troisième réserve de liège dans le monde, mais seules 1% des exportations sont mises en valeur. L’inexistence d’une offre écotouristique et la surexploitation fourragère, deux à trois fois supérieure aux capacités, sont aussi de grands inconvénients qui empêchent la valorisation du couvert forestier et l’augmentation de sa valeur marchande.
Pour dépasser cette situation désavantageuse, la nouvelle stratégie s’appuie sur cinq orientations. Il s’agit, entre autres, d’atteindre 100.000 arbres reboisés par an, avec un taux de réussite ciblé à 80%.
Les ambitions pour 2030 reposent aussi sur le rattrapage de 30 ans de dégradations, avec plus de 133.000 ha de couvert forestier récupéré, et de créer 1,5 million d’emplois directs supplémentaires, dont plus de 9.500 ha, que le jargon forestier nomme la "forêt participative", et plus de 6.000 ha dans la filière productive.