Une première: un certificat d’aptitude psychologique pour exercer la profession d’avocat

DR

Revue de presseKiosque360. L’exercice de la profession d’avocat est désormais soumis à une nouvelle condition, celle de l’aptitude psychologique du candidat. Cette nouvelle condition a suscité des polémiques dans le secteur. Explications.

Le 06/09/2019 à 18h44

Les candidats fraîchement admis pour exercer la profession d’avocat sont appelés à présenter, dans leur dossier d’enregistrement, un certificat d’aptitude psychologique délivré par un spécialiste, avant d’entamer leur stage. C’est une nouvelle condition que les gardiens du Temple d’un barreau ont imposé cette année, alors que les porteurs de la toge noire se contentaient auparavant d’un certificat médical délivré par un généraliste. Selon le quotidien Al Massae, qui rapporte cette information dans sa livraison du week-end des 7 et 8 septembre, cette nouvelle condition a suscité des polémiques dans le secteur. Certains, fait remarquer le quotidien, lient cette condition à une volonté de verrouiller l’accès à la profession surtout que, cette année, le nombre d’admis au concours des avocats était très élevé. D’autres estiment que cette nouvelle condition ne vise pas à souiller l’image de l’avocat, mais plutôt à protéger la profession.

Dans une déclaration au quotidien, maître Mohamed Chmaâou du barreau de Rabat indique que ce certificat est une protection pour la profession et l’avocat, certains comportements ayant déjà provoqué la radiation de stagiaires et d'avocats. Et de souligner que l’exercice de cette profession exige des préparations et met l’avocat devant des contraintes et sous des pressions psychologiques successives. «Nous avons milité au niveau du barreau de Rabat pour imposer cette condition après de chauds débats, afin de réformer le règlement intérieur du barreau. Cette condition s’est révélée importante après l'enregistrement, au niveau national, de plusieurs cas liés à des troubles psychologiques», a-t-il fait savoir. Et de préciser que l’avocat se trouve appelé à gérer des affaires d’une extrême sensibilité et des fonds conséquents. Son équilibre psychologique est donc important. Cette condition, a-t-il ajouté, est appliquée dans plusieurs pays et ne devrait pas être estimée comme un dénigrement de l’avocat.

Par ailleurs, indiquent les sources du quotidien, certains barreaux ont revu à la hausse les frais d’enregistrement qui oscillent entre 100.000 et 200.000 dirhams. Une révision que d’aucuns expliquent par la volonté de certains bâtonniers de faire main basse sur le secteur, tandis que ces bâtonniers expliquent la hausse de ces frais par le manque de ressources des barreaux et la nécessité d’améliorer les services au niveau de ces institutions.

Par Mohamed Younsi
Le 06/09/2019 à 18h44