Une carte du Maroc amputée du Sahara met le feu aux poudres au Lycée français international Louis Massignon, à Casablanca

Le Lycée français international Louis Massignon, à Casablanca.

Le Lycée français international Louis Massignon, à Casablanca.

Lors d’un examen d’histoire-géographie, des élèves de terminale se sont vu distribuer des cartes d’Afrique où le Maroc figurait sans son Sahara. Un incident qui a déclenché l’ire des parents.

Le 24/05/2023 à 10h53

Dans un communiqué publié le 22 mai par l’association des parents d’élèves de Massignon (APEM), le bureau de l’association explique avoir été saisi par des parents dont les enfants poursuivent leur scolarité en filière OIB. Ceux-ci auraient eu la mauvaise surprise de découvrir, samedi dernier, lors d’un examen en histoire-géographie, «une carte de l’Afrique faisant état du Royaume du Maroc amputé de ses provinces du Sud».

Or, «il ne s’agit pas du premier incident au sein du Lycée français international Louis Massignon (LFILM)», poursuit le bureau de l’APEM. En effet, est-il précisé, «nous avions précédemment contacté le LFILM à ce sujet et avions noté que cela était une malencontreuse erreur d’inattention».

Mais face à ce «second écart», poursuivent les parents d’élèves, ces derniers ont décidé d’adresser un courrier à la direction de l’établissement, ainsi qu’au Service de coopération et d’action culturelle (SCAC), à l’Office scolaire et universitaire international (OSUI) et à la Mission française laïque (MLF) pour «exprimer (leur) incompréhension face à ce second écart de la part de l’OSUI», organisme qui bénéficie pourtant d’un «partenariat historique» avec le royaume du Maroc, précise-t-on.

Et de dénoncer dans ce même courrier «cette atteinte à l’intégrité et à la souveraineté territoriale du Royaume du Maroc». L’indignation des parents n’aura pas été vaine car, expliquent-ils dans ce communiqué, «à la suite de nos différents échanges ce matin même, l’enseignant en question a présenté ses excuses aux élèves et aux parents concernés par cet examen».

Le mea culpa de l’établissement

Au lendemain de la publication de ce communiqué par l’APEM, c’est cette fois-ci la proviseure de l’établissement Catherine Bellus-Ferreira qui a adressé un courrier le 23 mai «à l’ensemble de la communauté scolaire du Lycée français international Louis Massignon».

Revenant sur les faits, la proviseure explique ainsi que «samedi 20 mai ont eu lieu les derniers rattrapages des élèves de cycle terminal du LFI Louis Massignon. Conformément au projet d’évaluation présenté en conseil d’établissement suite à la réforme du lycée, les élèves qui avaient obtenu une moyenne non représentative, dans une discipline, lors d’un trimestre de l’année scolaire, se sont vu offrir une dernière opportunité de valider leur livret scolaire. Pour cela, ils étaient convoqués, samedi dernier, à une ou plusieurs évaluations de rattrapage».

Admettant les faits reprochés à l’établissement par les parents d’élèves, la proviseure du LFILM, explique ainsi que «quatre élèves de la section OIB étaient concernés par un sujet d’histoire-géographie en langue française. Alors que nous sommes toujours extrêmement vigilants sur la conformité de nos supports pédagogiques au regard de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, une carte inadéquate a malheureusement été distribuée à quatre lycéens de terminale».

Pour la proviseure, «il s’agit d’une erreur très regrettable, pour laquelle nous tenons à présenter nos très sincères excuses aux élèves, aux parents et aux personnels qui ont été heurtés ou indignés par ce document».

Et de préciser à la décharge de l’établissement qu’elle dirige que celui-ci «est un établissement du réseau OSUI (…), premier réseau d’enseignement français à ouvrir des écoles dans les provinces du Sud, précisément à Laâyoune et à Dakhla. À cet égard, le LFILM a constamment tout mis en œuvre pour que la cartographie utilisée prenne en compte la souveraineté du Royaume sur sa terre».

Prônant l’ «exemplarité» et le «discernement sur un sujet d’aussi grande importance pour le peuple marocain» dont son établissement a toujours fait preuve, la proviseure s’est engagée «à une vigilance de tous les instants», saluant au passage «le sens de la responsabilité et le patriotisme» des élèves.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 24/05/2023 à 10h53