Ce récit est digne des plus grands films de Tim Burton et bien des rebondissements sont encore à attendre. Atyla Sarl, société française de services de conciergerie privée, a attaqué en justice, depuis 2017, les héritiers du prince Saoud Al-Fayçal, le défunt ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite et membre éminent de la famille régnante dans ce pays.
En cause, une dette non honorée. Et pas n’importe laquelle: il s’agit d'une somme de 90.000 euros qu’Atyla affirme ne pas avoir perçue, alors qu’une autre société de droit français, SCI 25 avenue Bugeaud, et qui agissait pour le compte de Saoud Al-Fayçal et sa famille, s’y était engagée. Ceci, en contre-patrie d’une commande d’un genre (très) particulier: un film X.
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La vedette du film, et à la demande explicite du donneur d’ordre, n’est autre que la compagne marocaine présumée du prince décédé. Cette dernière, précise l’avocat d’Atyla SARL cité par le Journal du Dimanche, et pièces à l'appui, «entretenait des rapports privilégiés avec le prince, comme le prouve le fait qu'elle est devenue, après le décès du prince, gérante d'une société civile immobilière, propriétaire d'un luxueux appartement, qui était contrôlée auparavant par le prince Saoud Al-Faiçal».
Mieux encore, son partenaire à l’écran n’est pas le prince en question, mais une vedette noire de l'industrie du X français, un Français qui a, quant à lui, bien confirmé au journal avoir été «engagé par un ami pour un boulot».
Si elles sont peu communes, des «commandes» de ce genre existent. «Il y a une dizaine d'années, Rocco Siffredi [star mondiale du X, Ndlr] avait révélé avoir été embauché par la femme d'un milliardaire» à des fins similaires, témoigne un réalisateur de films pornographiques, cité par Le Journal du Dimanche.
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Mais venant d’un prince, à la réputation irréprochable, avant son décès aux Etats-Unis à l’âge de 75 ans, cette demande a largement de quoi étonner. Saoud Al-Fayçal, fils et petit-fils de roi, a régné quarante années durant (1975-2015) sur la diplomatie saoudienne. Ce Kissinger saoudien avait la renommée d’être un homme de haute stature intellectuelle et d’une grande piété et intégrité.
L'avocate de la SCI 25 avenue Bugeaud, soit la société d’intermédiation dans cette commande, qualifie d’ailleurs les affirmations d’Atyla SARL de «dépourvues de fondement». Et les héritiers d’Al-Faiçal refusent de payer la facture. Mais Atyla, selon son avocat, dit disposer des séances filmées et se gardait jusque-là de les verser au dossier. Jusqu’à septembre dernier.
La «preuve», que l’hebdomadaire américain Newsweek affirme par ailleurs posséder, a bien été déposée auprès de la Haute court de Nanterre. Ceci, en plus d’échanges de courriers et de courriels autour du scénario et des spécificités «techniques» liées à ce tournage.
L’affaire est toujours en cours.