Un militant du M20 violenté, la BNPJ enquête

Le jeune homme se dit victime d'un viol collectif.

Le jeune homme se dit victime d'un viol collectif. . DR

Un jeune se présentant comme militant de l'AMDH et du Mouvement 20 février a posté une vidéo sur Youtube, dans laquelle il affirme avoir été torturé et violé par trois individus. La BNPJ s'est saisie de l'affaire et une enquête a été ouverte.

Le 10/05/2014 à 10h17

Le témoignage d’un jeune, se présentant comme un militant de l’AMDH et du Mouvement du 20 Février, dans une vidéo postée, le 2 mai, sur Youtube sous le titre "Viol d’un militant du M20", donne froid au dos. Agressions verbale et sexuelle… pendant six minutes, le jeune fait état du calvaire qu’il aurait subi et dont les responsables seraient trois hommes qui l’auraient kidnappé sur la voie publique à Casablanca. Ils l'auraient violé et soumis à des actes de torture dans une villa à Aïn Sebaâ. Mieux encore, il avance que cet acte est ordonné par une institution sans pour autant la nommer. Les faits qu'il rapporte sont d'une insoutenable cruauté s'ils s'avéraient véridiques.

La brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) s'est saisie de l'affaire et une enquête a été ouverte, a appris Le360 de sources autorisées. Selon les premiers éléments dont dispose Le360, la police judiciaire de Casablanca, après avoir fait ses recherches, a conclu qu’aucune plainte n'a été déposée par la présumée victime auprès des autorités compétentes. Autre précision, le jeune homme ne révèle à aucun moment l'identité de ses agresseurs. Il n’a fait l’objet d’aucune enquête ou poursuite de la part des services de police, est-il ajouté.

Dans cette affaire, tous les éléments d'un scandale sont réunis. D'abord, il s'agit d'un militant de l'AMDH et du 20 Février. Selon ses dires, il aurait été suivi, puis kidnappé, avant d'être humilié et violé. La préméditation est donc présente. Quand on fait un lien entre tous les maillons de ce dossier, l'on se retrouve dans la théorie du complot. Mais tant que l'enquête de la BNPJ n'a pas abouti, on ne peut se prononcer. Dans certains milieux, l'affaire est déjà récupérée et instrumentalisée de façon à impliquer les services sécuritaires, alors que le jeune militant ne les a, à aucun moment, cité. Aux dernières nouvelles, le ministre de l'Intérieur suit en personne cette affaire.

Par Fatima Moho
Le 10/05/2014 à 10h17