Le ministre des Transport et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, a révélé que 26 % des agréments délivrés aux entrepreneurs de transport public (moraux et physiques) ne sont pas exploités, soit un total de 3.495 autorisations.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 11 mars, que lors d’un exposé fait devant la commission de l’Intérieur à la chambre des conseillers, le ministre a indiqué que 73,1% de ces agréments sont exploités indirectement et que 50,6% des transporteurs ne disposent pas de ce sésame. Le nombre des entreprises de transport exerçant dans ce secteur s’élève à 1.700 et emploient 15.000 personnes, dont 6.000 chauffeurs.
Les moyens de transport public entre les villes représentent 35% du marché contre 44,4% pour les véhicules privés, 15,1% pour les taxis de première catégorie et 5,2% pour le train.
Le ministre a, par la suite, abordé les points faibles du secteur en indiquant que 73 % des agréments de transport sont soumis à une exploitation indirecte. Une situation, poursuit-il, qui est à l’origine de conflits entre les propriétaires des autorisations et les transporteurs exploitants. D’autant plus, souligne le même intervenant, que le transporteur supporte le coût de l’exploitation indirecte qui impacte la qualité des services. Encore faut-il préciser que pour rentrer dans ses frais, l’entreprise et le transporteur individuel ne desservent que les trajets les plus rentables.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le ministre Abdeljalil a souligné que le choix du transporteur par le propriétaire de l’agrément a eu des conséquences négatives sur le secteur. C’est ainsi, poursuit-il, que ce monopole a entrainé la baisse de rentabilité du secteur, contribué à la faiblesse de l’encadrement des entreprises, intensifié la concurrence féroce sur certains axes routiers et multiplié les conflits entre les transporteurs.
Le ministre a reconnu les difficultés que rencontre son département dans l’application de certaines procédures. Il a cité notamment le transfert de l’agrément suite à une succession (héritage) en matière de changement d’autocar ou l’exploitation d’autorisations suspendues pendant un certain temps. Pour parer à tous ces problèmes, le ministre a annoncé le lancement d’une étude pour élaborer un système de gouvernance afin de gérer au mieux le transport public des voyageurs aux niveaux national et régional.