Le bidonville «Jamaica», érigé en plein centre-ville, était un des points noirs de Témara de par sa grande taille et l’insalubrité et l’insécurité qui y régnaient. Le nom Jamaica faisait référence aux graves difficultés (chômage, drogue…) auxquelles faisait face la population locale.
Avant leur destruction, les milliers de baraques, dont celles de Jamaica, étaient érigées illégalement sur des lots de terrain appartenant à autrui. Récemment, les autorités, sous la supervision directe du wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed El Yacoubi, ont détruit une dizaine de bidonvilles, dont «le monstre» Jamaica qui était en vie depuis 40 ans.
La population de ces quartiers insalubres était estimée au total à 100.000 personnes, soit le quart de l’agglomération de Témara, une grande cité née d’une croissance urbanistique sans précédent.
«La wilaya et les autorités locales ont déployé des efforts colossaux avec des partenaires publics et privés pour débarrasser la ville ces bidonvilles», a affirmé Aâtimad Zahidi, présidente RNIste du Conseil de la préfecture de Skhirat-Témara dans une déclaration pour Le360.
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Les habitants de Jamaica et des autres bidonvilles ont été recasés dans les complexes immobiliers «Mimosa» et «Bassatine», construits par le secteur privé à Skhirat, à 15 kilomètres au sud de Témara. Il s’agit de logements de type économique, dont le prix d’acquisition a été fixé à 130.000 dirhams pour un appartement de 60 mètres carrés au lieu de 250.000 dirhams, son vrai prix de vente public.
Selon Aâtimad Zahidi, les populations des bidonvilles de Témara consommaient l’eau potable «gratuitement», obligeant la Commune à honorer, à leur place, chaque année «des factures d’eau au distributeur de l’ordre de 30 millions de dirhams». «Le recasement des populations dans des logements décents va permettre à la ville de mobiliser ces fonds pour la réalisation d’autres projets», a-t-elle indiqué.
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Le360 s’est rendu à Skhirat pour s’enquérir des conditions de logement des familles transférées des bidonvilles vers les complexes immobiliers «Mimosa» et «Bassatine». Globalement, les personnes interrogées ont exprimé leur soulagement de pouvoir vivre dans un habitat décent.
«La sécurité est assurée ainsi que la mise à disposition de plusieurs services publics tels que l’école, le transport et le centre hospitalier», a déclaré Mohamed, nouveau résident de «Bassatine» venu du bidonville maudit de «Jamaica».