Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tanger auditionnera à nouveau, le mercredi 11 septembre, les personnes arrêtées dans l’affaire dite «groupe Al Khair». Le nombre des plaintes dans ce dossier ne cesse d’augmenter, particulièrement celles émanant des femmes qui ont perdu beaucoup d’argent en participant à une tontine, une formule d’épargne collective qui génère des gains, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mardi 10 septembre.
Les services de sécurité recherchent activement d’autres membres dont les noms ont été évoqués dans plusieurs plaintes, sachant que certains suspects ont fui à l’étranger. Les 11 accusés, dont 9 femmes, ont été déférés, dans la première semaine du mois d’août, devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Tanger qui a ordonné leur placement en détention préventive.
Les faits remontent au mois de juillet, quand l’une des présidentes du groupe WhatsApp dénommé «groupe Al Khair» a été interpellée suite à des plaintes d’escroquerie à la vente pyramidale déposées par quatre membres dudit groupe.
La femme arrêtée avait rejoint, à son tour, ce groupe en mars 2022 à la demande de l’une de ses amies. Au début, elle a cotisé avec une somme de 3.600 dirhams pour encaisser, après six mois 8.900 dirhams, soit un bénéfice de 5.300 dirhams. Afin de redoubler ses revenus, elle a réussi à convaincre d’adhérer à ce groupe plusieurs femmes qui ont commencé à lui verser d’importantes sommes d’argent qu’elle remettait, à son tour, à la responsable du groupe.
Au fil du temps, le nombre des adhérents s’est multiplié à un rythme phénoménal, obligeant les fondateurs de cette épargne collective à créer de nouveaux groupes. Selon les derniers chiffres communiqués, le total des montants récoltés s’élève à des dizaines de millions de dirhams.
C’est une dispute entre la présidente du groupe Al Khair et la directrice sur les recettes de la «caisse de garantie» qui fut à l’origine de la dénonciation de cette arnaque. La directrice a poussé les responsables des groupes à déposer des plaintes contre la présidente, quand elle a constaté que le nombre des adhérents avait atteint des milliers de personnes et que les cotisations se comptaient en milliards de centimes.