À Tanger, un nouveau scandale secoue la scène politique locale. Un conseiller communal relevant de l’arrondissement de Moghogha a été incarcéré mercredi dernier sur ordre du parquet, dans le cadre d’une enquête pour escroquerie, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 11 juillet. En cause, la vente présumée d’un même terrain à deux acquéreurs différents, une pratique illégale qui jette une ombre sur la transparence de certaines opérations foncières dans la région.
Selon des sources proches du dossier cité par Al Akhbar, l’élu, affilié au Rassemblement national des indépendants (RNI), a été entendu à plusieurs reprises par la police judiciaire avant d’être placé en détention provisoire. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux conditions dans lesquelles le titre de propriété a été délivré et aux éventuelles complicités qui auraient permis cette manœuvre frauduleuse.
L’affaire a éclaté lorsque l’un des acheteurs, habitant la zone d’El Harrarch, s’est retrouvé face à un autre individu revendiquant la même parcelle. Se sentant lésé, il a saisi la justice pour dénoncer ce qu’il considère comme une escroquerie caractérisée, lit-on. Selon ses déclarations, le conseiller aurait délibérément introduit des informations personnelles erronées dans l’acte de vente, rendant l’opération encore plus opaque.
Au-delà de l’aspect judiciaire, cette affaire embarrasse fortement le RNI à Tanger. Déjà mis en garde par sa formation pour des affaires similaires, le conseiller était sommé de clarifier sa situation judiciaire. Pour le parti, ces poursuites ternissent son image et alimentent la défiance envers les élus locaux, lit-on encore.
Dans un contexte où les litiges fonciers restent fréquents au Maroc, ce dossier met une fois de plus en lumière les failles du système de contrôle et les dérives possibles au sein même des institutions locales. Pour l’heure, l’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres responsables ou intermédiaires ont facilité la double vente. L’acheteur floué réclame, quant à lui, le remboursement intégral de la somme versée et l’identification de tous les complices éventuels.








