Spoliation: un parlementaire risque la prison

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Dénoncé par ses frères et sa sœur, un parlementaire élu en juillet dernier fait déjà face à des accusations de falsification d'écrits officiels. Les détails dans cette revue tirée du quotidien Assabah.

Le 15/01/2023 à 18h47

Il croyait, sans doute, sa carrière politique définitivement lancée lorsqu'il a remporté en juillet dernier, lors d’élections partielles, un siège au Parlement. Mais il n'en sera rien si les accusations auxquelles il doit faire face sont prouvées. Ce lundi, à Fès, ce jeune parlementaire comparaîtra devant la Chambre criminelle. Il est impliqué dans une affaire dont les victimes ne seraient autres que ses propres frères et sa sœur, rapporte Assabah dans son édition du lundi 16 janvier. Le journal ajoute que le parlementaire en question est accusé de falsification d’écrits officiels, avec la complicité d’un notaire.

Élu à Al Hoceima et portant les couleurs de l’USFP, ce député est, en fait, impliqué dans une affaire familiale sous fond d’héritage. Ses frères et sa sœur l’accusent, en effet, d’avoir falsifié des documents en relation avec le legs de leur père. Ce dernier, à sa mort en 1997, a laissé derrière lui une entreprise qui gérait du foncier et dont les revenus servaient à subvenir aux besoins de la famille. Sauf que la Parlementaire, accusé d’être la tête de l’opération, a tenté de s’en emparer à l’aide d’un notaire qui disposait d’une procuration pour gérer l’héritage du défunt.

Comme l’explique le journal, l’authenticité d’un document daté de 2003 et représentant justement l’acte de procuration est remise en question. C’est grâce à lui que d’autres documents ont pu être signés en 2005, documents qui portaient sur la vente des actions de la société. Pour ses frères et sa sœur, il ne fait aucun doute que le député est derrière cette «spoliation», avec la complicité du notaire. D’ailleurs, des documents liés à l’héritage auraient été signés entre les protagonistes en l’absence des autres membres de la famille.

Le plan du parlementaire ne s’est vraisemblablement pas déroulé comme il le souhaitait. Toujours courant 2005, il a saisi la justice pour annuler la procuration faite au notaire, soupçonnant ce dernier de vouloir s’accaparer lui-même de la société convoitée. En réponse, le notaire a fourni à l’intéressé, avant de disparaître dans la nature, un document assurant que les autres héritiers avaient signé devant lui une procuration à leur frère pour gérer l’affaire familiale, et que c’est suite à cela qu’il a été procédé à une opération de cession des actions de la société au député.

C’est dire toute la complexité de ce dossier qui, si les accusations portées contre le parlementaire sont retenues par la Justice, risque de coûter à ce dernier plus que sa carrière politique.

Par Fayza Senhaji
Le 15/01/2023 à 18h47