Serait-ce une catastrophe environnementale, ou s’agit-il d’un simple incident, dû à une conjonction de facteurs naturels? Les habitants de Sidi Ifni se disent inquiets, après la découverte de milliers d’anchois échoués sur leur rivage, près de la plage de Legzira.
Al Akhbar de ce mercredi 12 juin précise que ce fait, qui ne s’est jamais produit dans cette région, a énormément surpris les habitants.
Les autorités locales, ainsi que les fonctionnaires délégués du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, se sont d’ailleurs rapidement mobilisés afin qu’une explication soit apportée à cette situation, en faisant effectuer les analyses adéquates.
Le quotidien a récolté l’opinion des professionnels locaux de la filière de la pêche, dont les avis sont partagés sur cette question.
Pour certains, la cause de cette catastrophe est évidente: si autant d’anchois ont échoué à Legzira, c’est à cause des grands chalutiers qui pêchent au large de Sidi Ifni, et qui se débarrassent des «petits» poissons qui ont été embarqués dans leurs filets.
Ils préfèreraient, affirment les professionnels marocains de la filière de la pêche, se débarrasser en haute mer de ces prises indésirables, au lieu de risquer des sanctions à cause de leur non-respect des conditions auxquelles ils ont souscrites, et qui ne leur permettent de pêcher que des poissons dépassant des seuils autorisés, en termes de taille.
Al Akhbar précise que d’autres professionnels de cette filière rejettent catégoriquement cette hypothèse, et attestent de la présence de requins qui se nourrissent d’anchois, près des côtes du sud du Royaume.
À cause de la présence en grand nombre de ces prédateurs, les bancs d’anchois tentent de fuir leurs eaux habituelles, et se retrouvent parfois piégés par le sable, ce qui expliquerait qu’ils aient été retrouvés sans vie sur le rivage de Legzira.
Pour le moment, il est encore ardu de déterminer ce qui permettrait d’expliquer cette situation. Les résultats des analyses effectuées par l’Institut national de recherche halieutique permettront sans doute d’en savoir davantage.
Al Akhbar signale par ailleurs que ce fait, qui vient de survenir sur les rivages de Sidi Ifni, intervient moins d’une semaine après la découverte qu’une importante quantité d’autres petits poissons, des poissons-mulets (communément nommés les «bouri») retrouvés échoués sur les rivages de la lagune de Dakhla.
Des faits similaires à ceux de Sidi Ifni et de Dakhla, qui concernent exclusivement cette catégorie de petits poissons, ont d’ailleurs tendance à se multiplier ces dernières années dans les régions côtières du sud du Royaume, sans qu’une explication concrète n’ait encore pu être apportée.