Sécheresse: à Guelmim, appels à la condamnation de dizaines de puits, forés dans les jardins de luxueuses résidences

Seguia d'une oasis d'Ifrane de l'Anti-Atlas, commune rurale de la région de Guelmim-Oued Noun. Pluri-centenaires, les seguia, communes aux oasis d'Afrique du Nord, permettent d'irriguer les cultures via des canaux où l'eau circule à ciel ouvert.  . DR

Revue de presseDans la province de Guelmim, de plus en plus de personnes demandent que les nombreux puits des luxueuses résidences d’élus, de notables et d’entrepreneurs, qui gaspillent ces ressources hydriques pour arroser les plantes et le gazon de leur jardin, soient condamnés. Dans toute la région de Guelmim-Oued Noun, c’est surtout à Guelmim même que cette situation prévaut. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 11/03/2024 à 21h18

«Alors que les différentes institutions de l’État se retrouvent dans une course contre la montre, pour protéger les nappes phréatiques et préserver les eaux souterraines, en rationalisant leur utilisation, afin de garantir la desserte en eau potable pour l’ensemble des citoyens et couvrir les besoins des autres secteurs, certains responsables, des notables et des élus de la province de Guelmim exploitent toujours des puits et gaspillent de l’eau potable pour arroser leur jardin», écrit Al Akhbar de ce mardi 12 mars 2024.

D’après des interlocuteurs interrogés par le quotidien, «plus de 100 puits ont été recensés dans le quartier Azzaytoune, plus de 66 à Al Qods, environ 30 à Annassim, plus de 30 à Oued Noun, plus de 60 dans le quartier Al Massira et plusieurs autres dans d’autres différentes zones de la ville».

Dans les quartiers où se trouvent ces puits, vivent différents hauts fonctionnaires, des entrepreneurs, des élus et des notables, indiquent ces mêmes interlocuteurs.

M’barek Aouragh, professeur universitaire et chercheur interrogé par Al Akhbar, propose de «combler tous les puits creusés dans les villas, les résidences luxueuses et les demeures des notables et des responsables dans la région de Guelmim-Oued Noun, en autorisant seulement les puits qui alimentent les cliniques et les mosquées», évoquant à ce titre «la domanialité publique des eaux», selon les termes employés dans l’article 2 de la loi n°36-15 relative à l’eau.

Le quotidien précise par ailleurs qu’au cours de la première moitié de l’année 2023, l’Agence du Bassin Hydraulique de Draa-Oued Noun a accordé 109 autorisations de forage de puits dans la province de Guelmim, sur un total de 158 octroyées dans toute la zone d’action de l’Agence, et qui concernent les quatre provinces couvrant la région de Guelmim-Oued Noun.

Par Mohamed Younsi
Le 11/03/2024 à 21h18