Au cours de la présentation de son budget sectoriel, le ministère de l’Intérieur a remis aux membres du Parlement un rapport révélant que les collectivités territoriales sont actuellement confrontées à des difficultés à même de mobiliser des terrains nécessaire à la création de cimetières pour les musulmans.
Entre septembre 2022 et août 2023, le ministère de l’Intérieur a alloué un budget de 57 millions de dirhams aux communes, pour l’acquisition de parcelles de terrain à cet effet, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 7 novembre 2023.
Il y a en tout, aujourd’hui, 1259 cimetières sur l’ensemble du territoire national, dont la majorité ne sont pas correctement équipés et à même d’accueillir les défunts, car les inhumations s’effectuent désormais d’une manière désorganisée.
La majorité de ces sites qui ne disposent pas de registres d’inhumation, ni de système de surveillance, et se retrouvent dans un état déplorable.
Face à la négligence des conseils des communes, ces lieux se sont transformés en refuges pour les sans-abri et les délinquants, et sont même devenus des espaces de décharge publique, où prolifèrent les herbes folles.
Cette problématique a été à maintes reprises évoquée au Parlement, où les députés de l’opposition et de la majorité ont critiqué l’état catastrophique dans lequel se trouvent les cimetières, y compris ceux qui comptent parmi les plus célèbres du Royaume, comme celui des Chouhada, à Rabat, où sont enterrées d’éminentes personnalités.
Pour remédier à cette actuelle saturation, explique Al Ahdath Al Maghribia, le ministère de l’Intérieur a encouragé les communes à s’organiser au sein de sociétés coopératives, afin de mobiliser l’assiette foncière nécessaire à même de pouvoir créer de nouveaux cimetières, gérer et rationaliser les ressources financières et humaines.
Selon le rapport du ministère de l’Intérieur, ce même département veille à accompagner les collectivités territoriales en allouant des crédits budgétaires à même de réhabiliter ces cimetières, surtout en milieu urbain.
Ces sites ont besoin d’être réhabilités et entretenus d’une manière durable, mais aussi d’être protégés, avec la désignation de gardiens permanents, mais aussi une prise de décisions réglementaires, concernant leur mode de gestion.
Dans un autre rapport, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) avait critiqué les défaillances des communes en ce qui concerne l’entretien et l’équipement des cimetières les plus récents.
Des associations de proximité ont également appelé à la création de nouveaux cimetières, et à la réhabilitation de ceux déjà existants.