Dimanche vers 11 heures à Safi, la clémence du ciel avec le commencement d’une pluie légère, fine et peu abondante, chaleureusement accueillie par les habitants après des années de sécheresse, s’est rapidement transformée en une tempête, au cours de laquelle il a plu des cordes.
En quelques heures, des routes, des rues et des ruelles ont été transformées en cours d’eau, à une hauteur de plus de trois mètres de Dar Si Aissa à Bab Achaâba, y compris dans le boulevard Hassan II.
En l’espace de six heures seulement, indique Assabah de ce mardi 16 décembre, «la ville a été sinistrée». Le bilan est dramatique. «Des morts, des disparus, des blessés, des familles endeuillées, des habitations ravagées, des commerces détruits, des routes et des ruelles transformées en ruisseaux et entièrement coupées, des véhicules emportés par les eaux et les cris des victimes et des secours mêlés au bruit de la pluie», décrit le quotidien.
«Je n’arrive pas à vous décrire comment les eaux sont brusquement montées à plusieurs mètres de hauteur et des dizaines de personnes ont été emportées par les crues devant nos yeux, en dépit de nos interventions avec les moyens du bord», a déclaré, attristé, Saïd, commerçant qui vend des poteries dans le souk Bab Achaâba.
Dans d’autres zones de la ville, des personnes surprises par la tempête à bord de leurs véhicules, se sont retrouvées à klaxonner pour signaler leur détresse, appelant au secours. Malgré leurs appels à l’aide, les services communaux étaient aux abonnés absents. Ces scènes catastrophiques ont rapidement inondé la Toile, braquant l’attention du monde entier sur Safi.
L’intervention des secours et de nombreux gestes de solidarité des habitants ont toutefois permis de limiter le nombre de victimes, et plusieurs personnes qui ont vu la mort de près, à cause des crues qui auraient pu les emporter, ont pu être sauvées.
Malgré ces gestes héroïques, les pluies torrentielles survenues dans la province de Safi ont fait, selon un bilan provisoire communiqué ce lundi 15 décembre par les autorités locales, trente-sept morts. Un lourd bilan qui pousse le parquet général à ouvrir une enquête via la police judiciaire, afin de déterminer les causes précises des conséquences de cette catastrophe, ainsi que ses faits précis.
Selon le quotidien, à chaque fois que des crues soudaines et violentes sont provoquées par des pluies torrentielles, des défaillances dans les infrastructures se révèlent dans différentes villes, ainsi que dans les zones rurales du Maroc. Par ailleurs, des «mesures d’anticipation ne seraient pas prises à temps», ajoute Assabah, «afin de sensibiliser les habitants sur la nécessité d’éviter de se déplacer dans les zones à risque», et pour qu’ils fassent «preuve de vigilance».








