La rentrée scolaire approche à grands pas. À une semaine du coup d’envoi, c’est déjà la course dans les librairies de Casablanca. Les parents affluent pour compléter les cartables, mais tous n’ont pas la même chance: plusieurs ouvrages exigés par les écoles font défaut sur le marché.
Dans une célèbre librairie du centre-ville, fondée en 1928, un comptoir spécial a été installé. Les employés vérifient les listes et remplissent les paniers au fur et à mesure. L’enjeu est de repartir avec l’intégralité des manuels exigés, mais la tâche s’avère compliquée.
«Cette année encore, il y a une pénurie de manuels. En général, à la fin du mois d’août, toutes les listes sont finalisées. Mais actuellement, environ 15% des ouvrages sont indisponibles, qu’ils soient importés ou imprimés localement», explique Said Akdim, responsable de la librairie DSM.
C’est un problème que partagent les parents. Une cliente déplore: «Pour le primaire, j’ai trouvé tous les livres, mais au collège, les manuels de sciences sociales et d’anglais sont introuvables. C’est étonnant que ceux de sciences sociales, pourtant imprimés au Maroc, ne soient pas encore disponibles.»
Côté budget, les familles savent désormais à quoi s’attendre: environ 1.200 dirhams pour le primaire, 1.800 pour le collège et jusqu’à 4.000 pour le lycée. «Avec deux enfants, l’un au collège et l’autre en primaire, je dépense près de 3.500 dirhams, comme l’an dernier», confirme un parent. Une autre mère témoigne: «Chaque année, je mets de côté 5.000 dirhams pour mes deux enfants. Je dépose ma liste en juillet pour éviter les ruptures de stock et que mes enfants commencent l’école avec un cartable complet.»
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Face à l’inquiétude des familles, Said Akdim rassure: «Il y aura du stock, mais il faudra patienter. La situation se régularise généralement en octobre.» Le libraire met aussi en garde contre certaines promotions agressives sur les fournitures scolaires: «Si réduction il y a, elle est compensée ailleurs.»
Chaque année, la rentrée scolaire représente un marché de près de 2 milliards de dirhams au Maroc, dont plus de la moitié est consacrée à l’achat des manuels. Les tensions d’approvisionnement rappellent l’importance de la filière d’impression et de distribution, encore fragilisée par les retards logistiques.








