La commission technique mixte, réunissant le ministre de tutelle, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Fouzi Lekjaa et le Syndicat national de l’enseignement supérieur au Maroc (SNESup), a tenu sa première réunion hier vendredi 7 octobre 2022.
A l’issue de cette rencontre, qui a duré trois heures et demie, le ministre délégué chargé du Budget a affirmé que le gouvernement était prêt à revoir le statut des enseignants chercheurs et à examiner la proposition du syndicat portant sur la revalorisation des indemnités des enseignants chercheurs, indique le bureau national du syndicat dans un communiqué.
Cette réunion a permis de faire avancer les négociations dans la perspective de finaliser le projet du nouveau statut des enseignants chercheurs, indique Jamal Eddine Sebbani, secrétaire général du SNESup, contacté par Le360. «Nous avons eu plusieurs signes positifs de la part du gouvernement qui a montré sa volonté de réformer le système. Cette réforme nécessite une révision des lois encadrant la profession, notamment une revalorisation des salaires», note-t-il.
Cette revalorisation des salaires a donc été l’un des points principaux abordés par la commission présidée par Fouzi Lekjaa. L’objectif de cette révision, revendiquée par le syndicat, est de rendre le métier plus attractif à travers la revalorisation des indemnités des enseignants-chercheurs, dans le but d’attirer les meilleures compétences.
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«Il faut mettre en place un statut qui soit attractif aussi bien pour les jeunes doctorants que les enseignants qui ont une expérience de 10 ans ou plus dans la recherche scientifique, qu’ils soient installés au Maroc ou à l’étranger», explique Jamal Eddine Sebbani.
Pour le secrétaire général du SNESup, la réforme du statut des enseignants chercheurs doit également asseoir un plan de promotion et d’avancement professionnels. «Avec le statut actuel, on stagne rapidement. Le nouveau cadre doit prendre en compte l’étalement de carrière pour motiver les enseignants chercheurs à s’investir davantage dans la recherche scientifique et à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur», ajoute notre interlocuteur.
La question du système d’accès à l’enseignement supérieur et la non-prise en compte de l’expérience préalable à l’entrée en fonction figurent parmi les principales doléances des enseignants chercheurs. D’après le secrétaire général du SNESup, ce problème, en plus du critère d’âge limite d’accès à la profession, empêchent les universités marocaines de tirer profit des profils expérimentés et d’attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.
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Alors que le gouvernement a accepté, en principe, de prendre en considération la proposition du syndicat de revaloriser les indemnités des enseignants-chercheurs, le taux de cette revalorisation n’a toujours pas été fixé. Il faudra donc attendre la prochaine réunion fixée au vendredi 14 octobre 2022 pour discuter des détails de cette revalorisation. Une troisième et dernière réunion aura lieu, une semaine plus tard, pour atteindre un accord final sur la réforme du statut des enseignants chercheurs, conclut notre source.
Pour rappel, le projet de réforme du statut de l’enseignant chercheur prévoit, entre autres, une revalorisation de leurs indemnités allant de 2.000 dirhams pour les professeurs assistants, jusqu’à 4.000 dirhams pour les professeurs de l'enseignement supérieur (à raison de 3.000 dirhams pour les professeurs habilités).
Selon les projections du ministère de l’Enseignement supérieur, cette revalorisation, telle que réclamée par le SNESup, devrait coûter un budget additionnel immédiat de l’ordre de 2 milliards de dirhams.