Réforme des retraites: premier clash entre le gouvernement et les centrales syndicales

Miloudi Moukharik, SG de l'UMT

Miloudi Moukharik, SG de l'UMT . DR

Revue de presseKiosque360. La première réunion de la commission chargée de la réforme du régime de retraite a fini en queue de poisson suite à la diffusion, par le ministère de l’Économie et des Finances, d’un document qui a été récusé par l’UMT. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 12/10/2022 à 23h06

Les divergences ont réapparu entre les centrales syndicales et le gouvernement suite à la diffusion par le ministère de l’Économie et des Finances d’un document relatif à la première réunion de la commission chargée de la réforme de retraite. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 13 octobre, que l’UMT a récusé ce document en précisant qu’il s’agit d’un «simple exposé sur la méthodologie de travail et non pas d'un document officiel approuvé par la commission».

La réunion de cette commission, ajoute le syndicat, était destinée à renouer le contact et à annoncer le lancement de ses travaux. Ainsi, l’UMT a appelé le département de Nadia Fettah à «respecter les règles du dialogue social et à adopter une approche plus sérieuse en informant l’opinion publique des opinions de toutes les parties avec objectivité et transparence».

L’UMT estime que la réforme des régimes de retraite ne peut avoir des résultats probants en s’appuyant sur les «réformes normatives», trop coûteuses pour les assurés. Autant dire, poursuit le syndicat, que cette question cruciale nécessite une réforme globale et une approche purement sociale loin de toute démarche comptable. Encore faut-il préciser que «toute réforme nécessite le réexamen de la gouvernance de ce système, sans oublier que l’État doit assumer sa responsabilité dans le sauvetage des caisses de retraite», martèle l’UMT.

Al Akhbar souligne que le ministère de l’Économie et des Finances avait présenté les grandes lignes d'une réforme des régimes de retraite basée sur l’augmentation des cotisations (taux de 28%) et le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Le gouvernement, qui compte mettre en œuvre ce plan dès mai 2023, fait savoir que les caisses de retraite sont au bord de la faillite, sachant que le régime des pensions civiles épuisera ses réserves (68 milliards de dirhams) d’ici 2028.

La Caisse marocaine des retraites (CMR) aura besoin, chaque année, de 14 milliards de dirhams pour financer le déficit du système. En plus de la menace de la faillite des caisses de retraite, les études ont révélé une autre réalité amère puisque 54% des Marocains en âge de travailler ne bénéficient d’aucun régime de retraite et que 6,3% des travailleurs ne sont pas couverts par la protection sociale.

Par Hassan Benadad
Le 12/10/2022 à 23h06