On sait aujourd’hui comment le faux avocat de Rabat est tombé. Il s’est tout simplement fait prendre par un gardien de la paix dans la rue. C’est au cours d’une altercation avec une de ses victimes qu’il a finalement été démasqué, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 16 mars.
La personne avec qui il était aux prises l’a accusé en public d’escroquerie et d’usurpation d’identité en se faisant passer pour un avocat. Le policier lui a demandé une pièce d’identité. Après l’avoir fouillé, l’on a constaté qu’il portait sur lui, entre autres choses, des documents qui laissaient entendre qu’il exerçait la profession d’avocat, alors qu’il n’appartient pas en réalité à la profession, explique le quotidien.
Après enquête, la police judiciaire a effectivement établi que, sans être inscrit au barreau de Rabat, le concerné se faisait passer pour un membre de cet ordre. Il n’avait, pour autant, pas recours à un nom d’emprunt mais utilisait son vrai nom pour se présenter devant ses victimes. Il a été mis en garde à vue en attendant l’ouverture de son procès, souligne le quotidien.
Entre-temps, la police s’est rendue à son domicile, où elle est tombée sur deux ordinateurs et des documents qu’il utilisait pour rédiger et imprimer ses plaidoiries et autres recours qu’il déposait auprès des tribunaux. Des dossiers se référant à des affaires en justice ont également été saisis, ce qui prouve que le faux avocat plaidait depuis longtemps auprès des tribunaux, mais en usant des noms, cette fois, de deux vrais avocats. Il s’agit de J.H. et A.A., inscrits au barreau de Rabat.
L’épouse du faux avocat a également été arrêtée et mise en détention préventive sur ordre du procureur du Roi. Elle est recherchée dans une affaire d’escroquerie. En se faisant passer pour une auxiliaire de justice et épouse d’un magistrat, elle avait promis à la victime qui a déposé plainte contre elle de la sortir d’une affaire contre un pot-de-vin de 8.000 dirhams. Parmi les victimes du couple, figure un ressortissant italien à qui l’épouse s’est présentée comme la secrétaire du faux avocat. Le couple s’est proposé pour le représenter dans une affaire en justice et lui a facturé des honoraires de l’ordre de 130.000 dirhams.
Une autre victime a reconnu avoir remis au faux avocat une somme de 6.000 dirhams à titre d’honoraires après avoir gagné, pour le compte de son père, un procès portant sur une affaire immobilière.
Pour les affaires civiles, souligne le quotidien, il remettait ses recours au tribunal sous les noms des deux avocats cités plus haut. Pour ce qui est des affaires pénales, dans lesquelles il ne peut plaider en personne, il les confiait à deux avocats du barreau de Kénitra, contre une partie des honoraires perçus.