Mercredi matin, la police judiciaire de la ville de Kénitra a déféré devant le parquet compétent une femme fonctionnaire exerçant à l’Université Mohammed V de Rabat pour «escroquerie et usurpation de fonction». La femme, qui se faisait passer pour une magistrate, arnaquait ses victimes avec la complicité d’un commerçant de meubles qui se faisait passer pour un agent de police.
Les deux mis en cause avaient ainsi soutiré une somme de 115.000 dirhams au père d’un détenu dans la ville de Meknès. Ils lui avaient fait croire que ladite somme serait versée à des magistrats, au tribunal de première instance de Meknès, afin d’obtenir la libération de son fils, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 11 novembre.
Les sources du quotidien précisent que le marchand de meubles a joué le rôle d’intermédiaire entre le père du détenu et la fonctionnaire qui se faisait passer pour une magistrate. Il lui a fait croire que la somme de 100.000 dirhams serait remise à la «magistrate», et que les 15.000 dirhams restants constitueraient sa commission dans cette affaire. C’est ainsi que la transaction a été conclue entre les deux parties.
Mais les vents de la justice n’ont pas été en faveur des deux escrocs. Car le tribunal de première instance de Meknès a rendu son verdict en condamnant le fils détenu pour une affaire d’arnaque à huit mois de prison ferme. Surpris, le père, qui attendait l’acquittement de son fils, s’est immédiatement rendu chez le procureur du roi près le tribunal de première instance de Kénitra pour lui révéler l’affaire et lui soumettre les enregistrements de toutes les communications téléphoniques avec les deux escrocs.
L’enquête ouverte par le parquet a conduit les éléments de la police judiciaire de Kénitra à l’arrestation du marchand de meubles qui se faisait passer pour un agent de police. Soumis à l’interrogatoire, le faux agent de police a rapidement reconnu les faits qui lui étaient reprochés, précisant que sa complice, qui exerçait à la bibliothèque de l’Université Mohammed V de Rabat, se faisait passer pour une magistrate. Arrêtée chez elle à son domicile, à Kénitra, la fausse magistrate a été placée en garde à vue, ajoutent les sources du quotidien. Le procès des deux escrocs démarre dans les prochains jours.
