Une dizaine de jours après le décès d’Aïcha Ech-Chenna, tout le monde ou presque se demande ce que vont devenir les mères célibataires et les enfants que la défunte avait pris sous son aile. Son association, Solidarité Féminine, fait certes face à un moment difficile. Émotionnellement parlant. Mais une fois qu’elle aura fait son deuil, il faudra bien avancer.
En réalité, rapporte l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du 7 octobre, les responsables de l’association, tout comme les pensionnaires, citées par le journal, sont bien déterminées à aller de l’avant, sur la voie tracée par la défunte.
Rien ne va donc changer pour les mères célibataires et leurs enfants encore pris en charge par l’association. La continuité est garantie et le modèle économique de l’association est bien structuré, précise l’hebdomadaire. L’association tourne, et continue à le faire, avec un budget annuel de 5 millions de DH. Les activités génératrices de revenu, le centre de remise en forme et les restaurants qu'elle a mis en place continuent de fonctionner normalement.
Solidarité Féminine, explique l’hebdomadaire, «est une entreprise sociale et le modèle économique actuel est développé à partir de l’idée fondatrice. L’association est organisée comme une coopérative où les femmes préparent et vendent des repas dont les revenus leur sont redistribués après déduction des charges».
Depuis 1985, ajoute l'hebdomadaire, la coopérative a été structurée et dispose aujourd’hui d’un conseil d’administration, d’organes de contrôle et de gestion pour organiser ces activités génératrices de revenus, notamment dans les deux restaurants et le centre de remise en forme. Ce sont certes des activités génératrices de ressources financières mais également des centres de formation et un moyen de réintégration des bénéficiaires dans la société.
Les mères célibataires accueillies par l’association y apprennent, en effet, un métier qui leur permettra de prendre leur propre envol plus tard. Même après l’avoir quitté, elles continuent encore de bénéficier de certaines prestations. L’association prend en effet en charge une partie du loyer ainsi que les soins des enfants à hauteur de 70%. De même, «les enfants sont pris en charge dans les crèches avant d’être scolarisés à l’école de Bab Rayan», précise l’hebdomadaire. L’association se charge également de certaines démarches administratives et judiciaires qu’il est impossible aux bénéficiaires d’accomplir elles-mêmes.
Pour pouvoir financer toutes ses prestations sociales, Solidarité Féminine compte, évidemment, sur les revenus de ses deux restaurants et de son hammam mais aussi, et en grande partie, sur les bailleurs de fonds, notamment des associations et fondations étrangères, les donateurs nationaux, particuliers et entreprises, et des programmes RSE de certaines entreprises.
Par ailleurs, conclut le quotidien, l’Association qui peut également assurer l’hébergement de ses pensionnaires dans des centres relevant des associations partenaires à Marrakech, Agadir et Casablanca, a aidé et pris en charge 20.000 mères célibataires et 769 enfants entre 2003 et 2021. La vie continue donc. Et il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les bénéficiaires de l’association. Et comme l’ont confirmé à l’hebdomadaire les dirigeantes de l’association, celle-ci s’inscrit dans la continuité de l’action de la défunte.