Procès Bouachrine: fin du réquisitoire du Parquet, l’heure de vérité pour l’accusé

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Le procès de Taoufik Bouachrine a repris le 21 mai. L’occasion pour le ministère public d'achever son réquisitoire en répondant, en même temps, à l’avis du groupe onusien chargé de la détention arbitraire (GTDA). Explications.

Le 22/05/2019 à 12h27

Le procès de Taoufik Bouachrine, journaliste, éditeur et propriétaire d’Akhbar Al Yaoum, a repris hier, mardi 21 mai, à la Cour d’appel de Casablanca qui le poursuit pour de graves charges dont des viols, tentatives de viols et traite d’êtres humains.

L’audience a été réservée au ministère public pour répondre, de manière intégrale, aux remarques du Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA, relevant de l’ONU).

Le représentant du Parquet est revenu, dans les détails, sur les cas des 11 victimes, entre témoins et plaignantes.

En ce qui concerne au moins deux des victimes, le magistrat a fourni des preuves matérielles sur les pressions exercées sur elles, aussi bien par l’entourage de Taoufik Bouachrine que par sa défense. Rappelons à cet égard que l’une des victimes a été trouvée dans le coffre de la voiture de l’avocat Mohammed Ziane, où elle s'était dissimulée, pour ne pas répondre à une convocation de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ)! «Ceci arrive alors que l’accusé est derrière les barreaux. Imaginez ce qui aurait pu arriver s’il avait été poursuivi en liberté provisoire!», a expliqué le ministère public.

Le Parquet est également revenu, et dans les détails, sur les vidéos saisies chez l’accusé et qui avaient fait l’objet de deux expertises (auprès de la police et de la gendarmerie).

Revirement capital: l’accusé avait, selon le ministère public, révélé aux enquêteurs que c’était bien lui qu’on voyait sur les vidéos incriminées, avant de se rétracter lors du procès. Idem pour certaines de ses victimes.

Rappelons que Taoufik Bouachrine avait écopé, en novembre 2018, de 12 ans de prison ferme assortis de l'obligation de dédommager matériellement ses victimes.

Après le procès en première instance (Cour d’appel, premier degré), le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) s’était fendu d’un rapport-avis dont le pouvoir judiciaire, entre autres, avait démonté les amalgames et les approximations.

Par Rahim Sefrioui
Le 22/05/2019 à 12h27