Préoccupante disparition des abeilles: sur 2M, Mohammed Sadiki décrit les causes d'une crise environnementale

Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des eaux et forêts, était l'invité de l’émission «Maa Ramdani» («avec Ramdani»), diffusée sur 2M, le 20 février 2022. 

Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des eaux et forêts, était l'invité de l’émission «Maa Ramdani» («avec Ramdani»), diffusée sur 2M, le 20 février 2022.  . 2M / Le360 (photomontage)

Le 21/02/2022 à 20h32

VidéoDans plusieurs régions du Maroc, «le syndrome d’effondrement des colonies d'abeilles» de différentes espèces, phénomène nouveau au Maroc, mais déjà vu ailleurs sur la planète, est à l'origine d'une crise environnementale majeure. Quelles en sont les causes? Le ministre de l'Agriculture s'est exprimé à ce propos hier, dimanche 20 février, sur 2M.

Grave phase de crise, actuellement au Maroc, de la filière apicole: les abeilles ont disparu pour la plupart. «"Le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles" est un nouveau phénomène au Maroc, mais déjà constaté dans d’autres pays d’Europe, comme la France, d’Amérique comme aux Etats-Unis, et dans d’autres pays d’Afrique, en l’occurrence l’Egypte», a précisé sur 2M, hier, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des eaux et forêts. Mohammed Sadiki était l'invité de l’émission «Maa Ramdani» («Avec Ramdani»), qui a été diffusée hier soir, dimanche 20 février 2022.

L’alerte sur cette crise environnementale avait été donnée par l'Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), qui avait précisé dans un communiqué, le 21 janvier dernier, que la crise apicole actuelle était principalement due à ce phénomène, déjà connu.

«Depuis le mois de novembre, plusieurs apiculteurs sont désemparés et surpris par la disparition soudaine des abeilles qui ont déserté les ruches du jour au lendemain», a décrit Mohammed Sadiki sur 2M.

Selon les analyses de laboratoire effectuées sur les ruches concernées par cette disparition par l’Office national de sécurité sanitaire des produits sanitaires (ONSSA), l’hypothèse d’une quelconque maladie est formellement exclue. 

Et pour Mohammed Sadiki, «la maladie de la varroas (causée par une espèce d’acariens, le Varroa destructor, qui provoque des pertes économiques importantes en apiculture et à l'origine de la diminution du nombre d'abeilles, Ndlr) est une autre piste à écarter».

Le ministre a aussi annoncé aux téléspectateurs sur 2M qu'«une conférence mondiale consacrée à la disparition des abeilles est programmée, avec plusieurs acteurs internationaux, samedi prochain, 26 février 2022, l’objectif étant de mieux cerner le problème, et tenter de trouver des solutions».

Mohammed Sadiki a expliqué que ses services avaient contacté la FAO, organisme onusien pour l’alimentation et l’agriculture, mais qu'«aucune explication concrète à ce problème environnemental» n'a pu leur être donnée.

Selon l'ONSSA, plusieurs autres facteurs sont à l'origine de la disparition des abeilles au Maroc, dont l'actuel manque de pluie, une diminution de la quantité et de la qualité de l'alimentation disponible pour ces insectes pollinisateurs, ou encore l'état de santé des abeilles dans les ruches et les méthodes de prévention suivies par les apiculteurs.

Devant la gravité de cette situation, qui menace l'équilibre écologique au Maroc, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait tenu le samedi 29 janvier dernier une séance de travail avec Mohammed Sadiki.

En présence du directeur général de l’ONSSA, et du directeur central des filières de production du ministère de l'Agriculture, le chef du gouvernement et le ministre de l'Agriculture ont attentivement étudié la situation actuelle du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, afin de prendre des mesures immédiates.

Un comité a d'ores et déjà été formé par l'ONSSA. Ses membres ont élaboré un programme spécial, auquel sera alloué un budget de 130 millions de dirhams, afin de soutenir les apiculteurs touchés par cette crise, pour qu'ils puissent reconstituer leurs ruches.

Par Yousra Adli
Le 21/02/2022 à 20h32