Pourquoi les prix de la viande atteignent-ils des sommets?

Deux clientes effectuent leurs achats chez un boucher, dans une galerie marchande.

Revue de presseDepuis quelques semaines, une pression inflationniste s’est emparée du marché des viandes rouges, dont le kilo atteint actuellement des niveaux record. Comment en est-on arrivé là? Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 13/08/2024 à 19h12

Où s’arrêtera l’envolée des prix des viandes rouges? Après celle de la volaille, c’est désormais cette filière qui se retrouve à être frappée par une dynamique inflationniste sans précédent, ses prix de vente au kilogramme ayant atteint des niveaux jamais atteints jusqu’ici.

Al Akhbar de ce mercredi 14 août relaie le fait que le prix de la viande de boeuf a franchi cette semaine la barre des 100 dirhams le kilo, alors que la viande de mouton se vend en moyenne entre 110 et 113 dirhams le kilo.

D’après des professionnels de cette filière, plusieurs facteurs expliquent cette envolée des prix, dont l’actuel contexte, marqué par la persistance de la sécheresse, la hausse du prix des aliments pour le bétail et une inquiétante baisse du renouvellement des troupeaux.

À cela s’ajoute, selon eux, l’impact des politiques publiques, qui privilégient le soutien des filières non animalières dans ce difficile contexte, ce qui prive les éleveurs d’aides et de soutiens financiers dont ils ont plus que jamais besoin.

Et pour ne rien arranger à la situation, la conjonction de l’ensemble de ces facteurs intervient en pleine saison estivale, une période connue par une augmentation conséquente de la demande, alors que l’offre reste identique à la normale en cette période de l’année.

Selon un professionnel de la filière des viandes rouges interrogé par Al Akhbar, les prix devraient se maintenir à des niveaux élevés à court terme, en raison du maintien de la demande à un niveau élevé.

Cet interlocuteur a ajouté que cette situation était attendue depuis plusieurs mois; et la hausse n’a pu être évitée, d’autant que, dans ce contexte, le soutien de la filière par les pouvoirs publics reste limité.

Alors que beaucoup d’espoirs reposaient sur l’importation de bovins depuis l’étranger, afin de limiter les effets de l’inflation, ce professionnel explique que cette mesure n’a finalement pas eu l’effet escompté.

En effet, le Maroc a pour habitude de principalement se fournir auprès des marchés européens, en ce qui concerne ses importations de bovins.

Or, dans les pays de l’UE, une nette augmentation des prix a été récemment relevée, à cause de la très forte demande de ces marchés.

À cette situation, s’ajoute le fait que le Royaume a, depuis décembre dernier, arrêté de s’approvisionner en bétail destiné à l’abattage et a commencé à prioriser les bêtes d’élevage, ce qui a naturellement impacté l’offre en viandes rouges sur les marchés.

Un ensemble de facteurs expliquant cette inflation, et il sera difficile de se sortir de cette situation sans que des actions fortes ne soient entreprises.

Al Akhbar rappelle à ce propos que le ministère de l’Agriculture s’est récemment réuni avec des représentants de la filière des viandes rouges, afin de discuter des mesures urgentes à mettre en œuvre pour sortir de ce difficile contexte, aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs.

Par Fayza Senhaji
Le 13/08/2024 à 19h12