«Pour réussir la réforme du Code de la famille, il faut proscrire toute surenchère politique», recommande le politologue Abbas El Ouardi

Le politologue Abbas El Ouardi.

Le 05/10/2023 à 15h40

VidéoLancé par le roi Mohammed VI, le projet de réforme du Code de la famille avance dans la bonne direction. Cependant, des milieux liés aux islamistes tentent de freiner cet élan par la publication de fake news et de commentaires fallacieux, a mis en garde le politologue, Abbas El Ouardi.

«Au moment où tout le monde est mobilisé pour l’élaboration de ce projet de réforme, il faut faire attention aux fake news émanant de certains milieux ainsi qu’à la surenchère (politique, ndlr)», a affirmé Abbas El Ouardi, professeur de sciences politiques dans un entretien avec Le360.

Pour lui, «le diagnostic de la réforme est déjà établi et connu», mais en dépit de cette avancée, des milieux font de la surenchère pour montrer qu’ils existent encore, a-t-il affirmé, faisant allusion aux militants du Parti de la justice et du développement (PJD).

«Nous sommes au fait de toutes les failles de l’actuel Code de la famille, à savoir les questions liées à la tutelle des enfants et son partage entre les parents, à la pension, au mariage… Ce sont des sujets prioritaires auxquels on doit accorder toute notre attention dans la construction de la prochaine réforme», a souligné le politologue. Et de préciser que «les conclusions et le contenu de la nouvelle réforme reviendront à Sa Majesté le Roi et à lui seul».

Abbas El Ouardi rappelle que le projet de réforme du Code de la famille émane d’une volonté royale concrétisée par le discours du Trône de 2022 et de la lettre adressée récemment par le Roi au chef du gouvernement. L’universitaire souligne que dans ses directives, le Souverain insiste sur «le respect des acquis tels que les principes religieux de la charia et de la modération car il n’y a aucune place à la surenchère».

Et d’ajouter que le comité de pilotage -présidé par Aziz Akhannouch- va élargir davantage les débats à «toutes les composantes de la société, que sont les pouvoirs publics, les ONG et les acteurs sociaux», avant de soumettre, au terme de six mois de travail, les recommandations.

D’ores et déjà, a conclu le professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, les axes de la prochaine réforme vont tourner autour de «l’interdiction du mariage des mineurs en fixant l’âge limite à 18 ans au lieu des 16 actuels».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 05/10/2023 à 15h40