Après une mise en veilleuse pendant les deux années de la pandémie, le grand pèlerinage à la Mecque va finalement se tenir en cette année de l'hégire 1443. Une annonce faite hier, samedi 9 avril 2022, par le ministère saoudien du Hajj et de la Omra, qui précise néanmoins que seulement 1 million de musulmans du monde entier seront autorisés à prendre part à ce voyage dans les lieux saints de l'islam, ce qui induit, de facto, une baisse des quotas réservés à chaque pays.
Au Maroc, les agences de voyages disent n’avoir reçu aucune directive, ni de note du ministère des Habous et des Affaires islamiques ou de la commission en charge du hajj, les deux principaux concernés par la mise en place des modalités relatives à cette opération religieuse de grande envergure.
Une information que confirme Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des agences de voyage, interrogé à ce propos par Le360: «nous n’avons toujours aucune idée sur la manière dont les choses vont se faire. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune note ou communiqué officiel de la part du ministère des Habous et des Affaires islamiques. D’ailleurs, c’est à lui qu’incombe la planification et la répartition du nombre de pèlerins».
Généralement, l’Arabie saoudite fixe les quotas en fonction de la population musulmane de chaque pays (0,1% de la population musulmane), lesquels, par l’intermédiaire du gouvernement ou d’agences de voyages privées, allouent les places à leurs citoyens.
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Toujours selon le ministère saoudien du Hajj et de la Omra, les quotas des différents pays ont été réduits de 30%, voire 50% à cause des risques liés à la pandémie. Le hajj de cette année sera d'ailleurs limité aux pèlerins vaccinés âgés de moins de 65 ans. Les voyageurs venant de l’extérieur de l’Arabie saoudite devront également présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures.
Tout comme les autres pays musulmans, le Maroc se retrouve bien évidemment concerné par cette décision saoudienne, et le réajustement des parts à consacrer aux voyagistes. Rappelons à cet égard que 32.000 pèlerins avaient été autorisés à voyager à la Mecque en 2019. Leur nombre pour l’année en cours devrait osciller, avec les nouvelles restrictions, entre 16.000 et 22.400 personnes.
«Nous savons tous que le Maroc, depuis plusieurs années, a toujours eu sa part, estimée à 32.000 pèlerins. Il paraît évident que la décision prise par le gouvernement saoudien va constituer un réel problème. Nous ignorons toujours comment cette opération va prendre place cette année», explique cet interlocuteur.
Après le début de la pandémie en 2020, les autorités saoudiennes n’ont autorisé que 1.000 pèlerins à y participer. L’année suivante, elles ont autorisé 60.000 résidents entièrement vaccinés choisis par tirage au sort.
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De ce fait, il faut savoir que le hajj constitue une source de revenus essentielle pour l’Arabie Saoudite, qui tente actuellement de diversifier son économie, encore ultradépendante du pétrole. Les deux principaux pèlerinages, Hajj et Omra, lui rapportent habituellement quelque 12 milliards de dollars par an. Pour les agences de voyages, l’organisation de ce culte religieux annuel est une réelle aubaine, surtout au cours de cette année de reprise post-Covid.
«En tant que fédération, nous désirons faire partie des réunions qui seront organisées entre les départements concernés pour essayer de défendre l’intérêt des agences de voyages et des pèlerins. C'est aussi une occasion pour nous de juguler les effets de la crise sanitaire», conclut Mohamed Semlali.
Avant la pandémie, le Royaume du Maroc figurait parmi les dix pays au monde qui envoyaient le plus de pèlerins pour le Hajj à la Mecque, contre 40.000 pour l’Algérie (9e) et 85.000 pour la Turquie (8e). Le top 10 est, sans surprise, dominé par l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, avec pas moins de 230.000 pèlerins. Viennent ensuite le Pakistan (186.000 pèlerins), l’Inde (177.000 pèlerins) et le Bangladesh (135.000 pèlerins).