Nouveau rebondissement dans l’affaire «sexe contre bonnes notes» à l’ENCG d'Oujda: le parquet ouvre une enquête

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Du nouveau dans l’affaire du scandale d’un harcèlement universitaire à l’ENCG d’Oujda. Le parquet a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire et de convoquer le professeur incriminé.

Le 04/01/2022 à 13h15

L'enquête judiciaire qui vient d'être entamée a trait à l'affaire «sexe contre bonnes notes» à l’ENCG d’Oujda, indique, interrogée par Le360, une source proche du dossier.

Le procureur du Roi près la Cour d'appel d'Oujda a en effet ordonné l'ouverture de cette enquête suite à la vive polémique qui s'en est suivie à l’échelle nationale, précise ce même interlocuteur, indiquant que des recherches sont en cours pour identifier la présumée victime d'un harcèlement sexuel de la part d'un professeur de cette école de commerce.

Le professeur suspecté -il a entre-temps été suspendu de ses fonctions sur décision du ministre de l'Enseignement supérieur- devrait être convoqué et entendus dans le cadre de cette enquête, indique un autre interlocuteur que Le360 a également contacté.

Une commission d’enquête, diligentée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, à l’École nationale de commerce et de gestion d’Oujda (ENCGO) a été instaurée depuis que ces faits ont été publiquement révélés.

Suite à un rapport des membres de cette commission, composée de fonctionnaires de l'inspection générale du ministère de l'Enseignement supérieur, le professeur et président de la filière gestion, principal incriminé dans cette affaire, a été suspendu de l'ensemble de ses fonctions avec effet immédiat.

Le directeur de l’ENCGO a entre-temps démissionné de ses fonctions. Le secrétaire général et la directrice adjointe ont, eux, été démis de leurs fonctions.

Le ministère de tutelle attend d'ailleurs toujours que la directrice adjointe de cet établissement universitaire fournisse des explications claires sur les raisons pour lesquelles elle avait refusé les réclamations et les plaintes de harcèlement sexuel qui lui avaient été formulées par plusieurs étudiantes. 

L’affaire avait éclaté après la diffusion sur Twitter, dans la soirée du lundi 27 décembre 2021, de la copie d'une discussion entre un professeur et une de ses étudiantes, au cours de laquelle celui-ci lui faisait des avances indécentes.

L'Université Mohammed 1er, dont dépend l’ENCG d’Oujda, a d'ores et déjà initié un numéro vert (0800 00 87 11), ainsi qu'une adresse e-mail (sos.etudiantes@ump.ac.ma) où les étudiantes peuvent dénoncer des comportements qui porteraient atteinte à leur dignité.

Avant ce scandale, une affaire similaire, dans laquelle étaient impliqués plusieurs professeurs universitaires, avait secoué l’université de Settat, révélant des agissements sur lesquels la justice suit actuellement son cours. 

Par Mohammed Chellay
Le 04/01/2022 à 13h15