Le mercredi 30 juillet 2014, le roi Mohammed VI avait, dans le discours du trône, demandé un état des lieux de la richesse globale marocaine, notamment la richesse immatérielle: «(…) Nous invitons le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al-Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013. L'objet de cette étude n'est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel de notre pays, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l'élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays.»
Dans son édition de ce mardi 14 novembre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que cette étude, demandée par le roi en 2014, est aujourd’hui fin prête. Mieux, c’est en présentant le budget 2018 du CESE, devant la commission des finances et du développement économiques de la Chambre des représentants, que Nizar Baraka en a dévoilé certains pans.
Ainsi, on apprend que la richesse globale du Maroc a plus que doublé entre 1999 et 2013, passant ainsi de 5.904 milliards de dirhams durant l’année de l’accession de Mohammed VI au trône, à quelque 12.833 milliards de dirhams, à prix courants, 13 ans plus tard. Selon Baraka, le capital immatériel a constitué le moteur de cette évolution, puisqu’il a contribué à 60% de la richesse globale pays.
Pour rappel, la richesse globale d’un pays se mesure en additionnant trois capitaux (capital produit, capital naturel et capital immatériel) avec le stock des avoirs financiers nets extérieurs. Le capital immatériel, lui, se compose des capitaux humain, institutionnel et social, en plus d’autres critères comme la stabilité politique, l’histoire, la tolérance, la coexistence entre les différentes composantes ethnoculturelles du pays…
Autre chiffre positif dévoilé par Baraka, celui du taux d’investissement qui aurait atteint 30% du PIB durant la période étudiée. De même, la croissance économique enregistrée entre 1999 et 2013 a toujours été positive, même si elle n’a jamais pu dépasser le seuil de 4,5%, ni tirer vers le haut le niveau de l’emploi dans le pays.
Par ailleurs, et selon le quotidien Assabah du mardi 14 novembre, si le niveau du revenu par tête d’habitant a considérablement évolué au Maroc, il n’en demeure pas moins, d’après le président du CESE, que sa répartition spatiale est très inégale, laissant ainsi nombre de régions à la traîne.
Mais Nizar Baraka se montre optimiste et affirme que cette étude, en mettant le doigt sur nombre de contradictions et dysfonctionnements des politiques publiques actuelles, servira aux pouvoirs décisionnels dans tous les domaines pour apporter les correctifs qu’impose la nécessité d’asseoir un développement socio-économique durable.