La ville de Dakhla, capitale de Oued Eddahab, région la plus au sud du Maroc, est devenue le lieu de naufrages de centaines de migrants subsahariens qui tentent, depuis les côtes sénégalaises, distantes de plus de 1200 km, de rejoindre les Iles Canaries.
Dans son édition du vendredi 4 août, le quotidien arabophone Al Akhbar rapporte que deux migrants sénégalais ont trouvé la mort récemment lors de l’une de ces périlleuses odyssées entre le Sénégal et l’archipel espagnol situé à l’ouest des côtes marocaines. Leurs corps ont été consignés à la morgue de l’hôpital Hassan II de Dakhla, au moment où les dizaines d’autres clandestins qui les accompagnaient à bord d’un canot pneumatique à la dérive ont été sauvés par la marine royale marocaine et conduits dans un lieu d’accueil aménagé dans la ville de Dakhla.
Selon le quotidien, c’est le puissant courant marin des Canaries, très actif sur les côtes atlantiques marocaines, mauritaniennes et sénégalaises, ainsi que les hautes vagues dans cette partie de l’océan qui sont souvent à l’origine de la dérive puis de l’échouage des pirogues et autres canots surchargés.
Ainsi, mardi dernier, 121 migrants subsahariens, à majorité de nationalité sénégalaise, ont été interceptés par la marine royale dans les eaux territoriales marocaines au niveau de Mhiriz, village de pêche situé à 300 km au sud de Dakhla.
Al Akhbar rappelle que depuis quelques jours, des opérations de rapatriement de subsahariens échoués sur les côtes du sud marocain sont menées par les autorités marocaines, tout en veillant à ce que ces opérations se déroulent dans les meilleures conditions humaines. Un demi-millier de migrants ont déjà été rapatriés, non sans réticence, comme c’est le cas de ce Sénégalais qui, en tentant de fuir du centre de rétention où il était hébergé, s’est fracturé une jambe. Il a été hospitalisé et soigné à Dakhla où il est toujours en convalescence. La ministre sénégalaise en charge des Sénégalais de l’extérieur est arrivée à Dakhla en vue de s’enquérir de la situation de ses compatriotes sur place.